Prose:Car J’ai Su Que C’était Toi.

Ce n’était qu’un matin. Ce n’était qu’un matin et pourtant l’espace d’un matin mon cœur était tombé. Ses battements déjà rapides s’accélérèrent, encore et encore sous la pression de ton regard, et comme par un sort jeté, j’étais à la merci et en proie à un amour inespéré. Car oui tes yeux m’ont fait trembler, car oui ton sourire m’a fait rêver, car oui ta voix m’a enchanté, déjà ce matin je savais ce qu’était mon destin.

Les matins suivants n’étaient, à mon esprit, que les matins les plus doux et les plus ensoleillés qu’une rose aurait pu s’offrir à son réveil. Éblouissante, aveuglante et évidente tu laissais tes jolis yeux vagabonder dans mes pensées, les laissant parcourir mon monde dont tu étais le centre et l’univers que tu occupais. Il était à présent onze heures au clocher, et les secondes battaient au rythme de nos cœurs, l’un sur l’autre, frappant en chœur. Et je glissais mes mains dans tes cheveux, si soyeux qu’on en croirait de la soie ou un tissu précieux qu’on s’arracherait à un prix exorbitant, une douceur telle qu’elle faisait jalouser n’importe quelle promesse ou n’importe quel murmure. Je ne saurais décrire par des mots la beauté de ton corps que par ceux que tu m’inspires, cette pureté n’a égal que ton être intérieur, par lequel le génie s’impose en maître et fait régner bonheur et finesse avec la plus grande facilité. J’admire, je respecte et j’observe avec attention le moindre de tes choix, le moindre de tes gestes, ceux-ci exécutés avec tant de maîtrise je ne peux que me prosterner face à tant d’excellence.
Ce n’est que l’espace d’un matin que tu m’es apparue, et ce n’est que l’espace d’une vie qu’on s’aimera.