Univers de poésie d'un auteur

P-E. A @p-e-a

Résumé des publications

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Poete : P-E. A

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Présentation de l'auteur / poète

Des souvenirs de l’avenir …
On ne choisit pas la peinture, c’est elle qui vous choisie comme on ne choisit pas de naître de l’invisible…
Je n’ai jamais rêvé d’être riche, ce qui m’importait avant tout, était d’être à ma place,
En accord avec moi même et surtout de n’avoir aucun regret.
Je savais intuitivement que mon chemin ne serait pas comme les autres, je savais que je ne gagnerai pas ma vie comme tout le monde, juste pouvoir réussir à vivre modestement.
Un peintre riche en l’état actuel est un peintre mort, c’est toujours très troublant.
J’avais compris à 5 ou 6 ans que je n’étais que de passage, j’étais assise sur les marches des escaliers ou je pleurais, un voisin qui passait par là, m’a demandé pourquoi tant de larmes, je lui ai répondu « quand je serai grande, je serai morte ».
En retard sur le chemin de l’école, il neige et mon regard se porte sur un igloo qu’un garçon qui faisait l’école buissonnière avait construit. Il m’interpella et m’invita à le visiter.
L’été, l’appel du chant des grillons me précipitait dans la prairie qui longeait le chemin des écoliers, où je les chatouillais avec une brindille afin de les faire sortir de leur nid.
Le canal m’appelait à l’attente sur la chaleur de la pierre en contre-bas, des lézards que je contemplais sans voir passer les heures s’écouler jusqu’au couché du soleil.
La clairière au loin, me demandait de traverser un champ de maïs situé derrière la maison et de contourner la carrière, d’entrer dans la forêt pour enfin l’atteindre, j’étais fascinée et je restais des heures à voir et écouter cette végétation d’arbres et toutes ces fleurs courtisées par les abeilles et autres insectes, entendre le chant des oiseaux et regarder le ciel couchée dans l’herbe me ravissait d’émotion.
Je n’avais jamais peur, je n’étais pas seule, les odeurs, la lumière changeante, les sons de cette nature m’emportaient sans aucune notion du temps qui passait.
De mon enfance je ne veux retenir que cela.
Ma mémoire est devenue sélective.
Impossible de vous dire aujourd’hui dans quelle école maternelle je suis allée, Impossible de vous dire le nom de mon lycée et les noms de mes professeurs, j’étais là et pas là …
J’ai toujours opté de ne retenir que ce qui était beau et bon pour moi.
Pour l’heure, je ne me reconnais pas, dans ce monde où l’homme a perdu son âme, n’entend que la pensée unique, ne pense qu’à lui, ne voit que son profit, son intérêt personnel, ne sais plus regarder la nature et croiser le regard de l’autre et le cri le plus fort n’est pas celui que l’on entend mais celui que l’on peut voir parfois.
Fini les improvisations, prendre un train sans réservation, aller et retour dans la journée et se laisser porter en regardant les paysages défiler à l’allure corail.
Il m’a fallu beaucoup d’efforts pour m’adapter à VOUS, à cacher ce qui était pour la société un handicap (a-scolaire, associable, dommage elle est intelligente disaient-ils, décryptée comme un animal).
Le naturel revient toujours au galop et je préfère revenir dans ma bulle où celle-ci n’est pas dangereuse pour moi, sentir mes pigments et toujours apprendre à les connaître, les découvrir et les comprendre me rapproche de l’homme avec un grand «H » , me conforte dans l’idée que j’avais, de ne jamais rien attendre de personne pour ne pas être déçue.
Les surprises sont du bonheur.
J’aime les silences aussi et la solitude m’est bienveillante.
Il y a plusieurs mondes dans ce bas monde et je n’aime pas tout le monde et tout le monde ne m’aime pas et c’est tant mieux, je suis née abstraite et dénuée de toute diplomatie.
J’aimerai retrouver et ressentir la magie de la lumière sur la paume de ma main et sur mon visage, j’aimerai pouvoir être de nouveau libre dans un champs de blé ou de maïs, dans une clairière, caresser à nouveau le velouté des hannetons, voir le vol des oiseaux, reconnaître les gazouillis dans leur nid caché dans les haies sauvages et le départ des hirondelles annonçant le changement de la saison, entendre le bruit de l’eau s’écouler dans la transparence et revoir les cailloux miroiter dans la rivière, ramasser les œufs gluants des grenouilles dans une mare verte, toutes ses pluies d’odeurs et de couleurs, traverser à nouveau les chemins ornés de coquelicots, de pâquerettes, de marguerites de primevères, les boutons d’or et l’émerveillement des akènes de pissenlits qui sèment à tous vents.
La rosée du matin, suivre la trainée baveuse des escargots, soulever les pierres et trouver des orvets, regarder les fourmis et leurs allers et venues, les coccinelles qu’on envoie au ciel sur le bout de son doigt en l’air « Coccinelle demoiselle, va dire bon dieu, qu’il fasse beau demain »
Les mûrs sauvages, les fraises des bois et la senteur d’un chêne, d’un noisetier de la fougère …
Revoir le clair de lune au-dessus de la colline.
Faire un signe au ciel étoilé.
Comment vivre à tout prix dans un monde hostile qui a perdu toute ses valeurs de savoir vivre et qui préfère la vulgarisation à la connaissance, le faire savoir plutôt que le savoir faire, m’attriste et confirme ce que je pressentais déjà enfant.
Cette folie de croire que tout peu changer, alors que nous sommes en train de nous déshumaniser me conforte qu’un jour je partirai le cœur léger en ayant accepté que la peinture m’ait choisie et d’avoir fait le choix d’être le plus juste possible avec moi-même et par conséquent avec mon entourage, je laisserais quelques traces à ma fille chérie et mes petits enfants ainsi qu’à l’être cher qui partage ma vie, à mes ami(es) et à tous ceux qui m’ont soutenue et cru pendant toutes ces années à mon engagement pictural et ne pourront pas rougir je l’espère, de mon passage, dans ce monde impitoyable et pitoyable pour les peintres, les sculpteurs et les graveurs.
Mais pas QUE « ma pensée est vive et toujours présente contre l’injustice morale et pour tous les oubliés de la vie ».

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