Slam:Hiver

La vie a des revers
Qui placent l’hiver
Au fond du cœur.
Alors vient un poison
Qui noircit l’horizon,
Celui de la rancœur.

J’étais seul face à la maladie,
Avec un corps défectueux.
Aucun signe affectueux,
Aucun soutien, aucune empathie.
Elle me voyait dépérir
Mais refusait de parler avenir.
J’étais désespéré et transparent
Ca en était écœurant !

Elle était partie
Vers un autre cœur,
Une autre vie,
Mais comme dans cet ailleurs
L’herbe était moins verte,
Et que j’avais laissé porte ouverte,
Ma femme est revenue,
Un peu comme la mer reflue.

Avait-elle, à son retour,
Un peu plus d’amour
Qu’avant son aventure ?
Est-ce qu’elle est bien sûre
De m’aimer plus fort ?
Ou est elle juste revenue
Pour retrouver un mari de confort
Pour une famille maintenue.

Si ce retour,
Sans véritable amour,
C’était un peu
Faute de mieux.
Comment dans ce cas
Me sentir bien dans ses bras !
L’amour serait-il un café
Qu’il ne faut pas réchauffer ?

La trahison même pardonnée
Laisse l’amour propre ruiné.
Pour tout effacer
Elle aurait dû me replacer
Au centre d’un grand amour,
De ceux qui riment avec toujours,
Quand les regards se croisent
Et sans cesse s’apprivoisent.

Il lui aurait fallu
Ne pas faire dans le déjà vu,
Sortir le grand jeu
Dans le registre amoureux,
Chercher à me séduire,
A me reconquérir.
Mais elle n’a fait que revenir
Au milieu des souvenirs.

Je repense à toutes ces années,
Avec tout ce que j’ai pardonné,
Les humiliations, les chantages.
Je suis pris de vertige,
J’ai le cœur qui se fige.
Comment ne pas aimer davantage
Un homme qui a autant fait
Même s’il n’est pas parfait.

J’avais pourtant tant voulu
Réussir à me reconstruire,
Et j’ai regardé vers l’avenir,
Mais tout est apparu vermoulu,
Car certaines douleurs
Restent gravées au cœur.

Accroché au bar,
C’est le cauchemar

ll fait froid dans mon corps,
Pourtant c’est l’été dehors.
Il fait triste dans ma tête,
Et pourtant c’est jour de fête.
Il fait vide dans mon cœur,
Quelle que soit l’heure.

Accoudé au comptoir,
J’ai le cafard.

Rien ne réchauffe mon être,
Sauf l’alcool peut être.
Aucune joie dans ma tête,
Même si de rire je m’entête.
Rien dans mon petit cœur,
Il y a zéro bonheur.

Il en a vraiment marre
Le vilain petit canard.

A l’automne de ma vie,
Je n’ai plus d’envie.
L’hiver envahit mon cœur
Sans même un pleur.
Je tente de me vider la tête,
Je m’agite, je m’arrête.

Putain de brouillard
Je vois plus où je barre !

Je me noie dans le faire,
Mais n’arrive pas à me défaire
De ce noir dans mon âme.
La vie n’est plus ma came.
Je cauchemarde éveillé
Tout comme sur l’oreiller.

Je prends ma guitare
Mais n’en sors que des canards !

La vie s’écoule lentement,
Comme le sablier se vide.
Ma vie est un bide,
Juste un long moment,
Sans aucun futur.
Je vais dans le mur !

De la vie je suis un fuyard,
Tellement je broie du noir.

Comme une vile pieuvre,
La vie avec ses défauts,
A broyé mon cœur,
M’a privé de bonheur.
Alors j’attends que la juste faux
Vienne faire son œuvre.

De la mort je ne suis pas trouillard,
Je voudrais juste un nouveau départ.

Puisse qu’avant ma fin,
Elle me voit enfin
Et qu’elle me dise
Des mots qui traduisent
Un amour à la hauteur
Des tourments causés,
Jusqu’à la nausée,
A mon pauvre cœur.

Je suis perdu dans la vie,
Le vide a tout envahi.

Elle doit convoquer Cupidon !
Ma constance et mes pardons
Méritent mieux,
Beaucoup mieux
Qu’un amour vieillissant
Où on reste unis pour les enfants,
Pour garder le même nid,
Pour faire croire que ce n’est pas fini.

Putain d’hiver !
Je suis en enfer !

J’aimerais tant,
Comme à notre printemps,
Retrouver un peu de moi en elle,
Qu’elle se blottisse sous mon aile,
Qu’elle conjugue à nouveau le nous,
Mais tout cela reste mou !

Je voudrais garder espoir
Mais il y un truc qui foire.

Elle reste droite en elle,
Rien de nouveau dans le ciel,
Elle rend ma vie agréable,
Mais elle reste incapable
De m’offrir un regard
Avec cette étincelle
Qui laisserait entrevoir
Un nouveau vrai départ.
Son regard reste rebelle.

Elle est là pour moi,
Mais avec si peu d’émoi.
Elle rend ma vie agréable
Pour qu’on vieillisse ensemble
Comme une réparation charitable
Mais je ressens comme une volonté
De ne pas alimenter
L’espoir d’un amour plus grand.

Je sens qu’encore une fois
Elle est partie ailleurs
Mon cœur aux abois
N’est plus gagneur.

Fin de partie.