Poème:Il Y A Ça Et Là

Il y a ça et là des traces de pas, des vestiges de piétinements, des restes d’énervements.
Il y a çà et là, des traces de vie, des rigoles de larmes et de sang, des jouets d’enfants, quelques éclats de rire brisés par des bottes imbéciles.
Il y a çà et là, des traces d’amour blessés, de baisers atrophiés, de caresses volées, de râles contaminés.
Il y a çà et là des traces d’océans, de marées d’équinoxes, et de vagues ensablées, et de plages inondées.
Il y a çà et là, des traces de flore, d’arbres, des échos de chants d’oiseaux, de vents, de faune et toutes ces traces se perdent dans ce sable qui rempli doucement la mer…

Mais au sommet de la dune
Près d’un vestige de hune
Avec cette tristesse en interlude
Contemplant ce panorama de solitude
Assis tout les deux sous l’olivier argenté
Nous regardons mélancoliques un vol d’éternité
Dans un entrefilet de brume
Je renifle et tu humes,
Des senteurs écarquillées
De fleurs fanées et de lune tombée,
Quelques effluves esseulées
De terre mouillée et de soleil fatigué,
De savoureuses fragrances sauvages
De feuilles mortes prises en otage
Entre la branche et le sol
Comme l’oisillon avant son envol
Dans un soupçon d’hébétude
Nous caressons nos vieilles habitudes
Nous nous voyons les yeux fermés
Et sans nous presser
En ce vingt neuf février
Nous retournons le sablier
Le temps est à nouveau compté