Poème:Sensations Initiatiques

Viens je t’emmène faire un voyage,
Prends ma main, suis mon sillage,
Il suffit d’un rien pour être un sage,
Laisser le lointain pétrir ses présages.

Viens, je t’emmène vers la lumière,
Ici, les visions saines vivent sans labeur,
La peine se noircit et se meurt,
Rengaine ta peur, ouvres les paupières.

Viens je t’emmène dans le silence,
Un chant divin sans alternance,
Musicien jouant du bon sens,
Un saint sifflant sa quintessence.

Viens je t’emmène vers la volupté,
Où les miennes perlent de suavité,
Des reines aux jambes lisses et veloutées,
Des chiennes caressant l’ordre et la beauté.

Viens je t’emmène dans la nature,
Où le purin redonne vie aux pâtures,
Les sapins et les fleurs transpirent et saturent,
Mon jardin baigne dans l’arôme et l’air pur.

Viens je t’emmène vers la gourmandise,
Sans gêne, les papilles suintent et vous méprisent,
Soudaine, la salive s’offre aux friandises,
Sans haine, les délices martèlent leur emprise.

Viens je t’emmène dans le chaos,
Monde serein au chant de corbeaux,
Enclin aux vices dès le préau,
Du déclin viendra le renouveau.

Viens je t’emmène au pays de mes rêves,
Un Éden sans serpent, ni Adam, Ni Eve,
Sans chaînes, sans frontières ni trêves,
Ni déveines, sans liberté qui s’achève.

Viens je t’emmène, viens avec moi,
Viens vite, ne te retournes pas,
Viens de suite, empruntes mes pas,
Viens je t’emmène et tu verras.