Poème:Détente

Immergé dans le sous-bois,
Paisible, le corps béat,
Accroupi au pied d’un chêne,
De peur qu’on ne vienne,
Mes sens se réveillent
D’un sursaut sans pareil.

Imprégnées d’effluves forestières,
A l’affût, mes narines se dilatent,
Les odeurs m’enivrent et m’éclatent
D’une plénitude altière.
Ces émanations rustiques,
Capiteuses et mystiques,
Me bercent d’authenticité,
M’éloignent d’une superficialité
Devenue bien trop typique.

Immiscés dans un bain de quiétude,
Mes tympans se pâment et se régalent,
Ils rassasient leur fringale
De silence, loin des turpitudes.
Les sons me cernent, envoûtants,
Ils se discernent, calmes et vivants
Et révèlent un sentiment déchu :
L’impression d’un paradis perdu.

Immaculé, récuré et sans tâche,
Mon esprit sevré se relâche.
Tapi derrière l’arbre qui me cache,
De mes viscères, un flot se détache ;
Fluide, distendu et sans chichi,
C’est un soulagement
Qui vient du fondement :
Livide et détendu, je chie !
J’en avais vraiment envie !