Poème:Match

Un soir d’automne où Mme La Vie,
Fatiguée de sa journée de lutte quotidienne pour ses enfants,
Décida de s’octroyer un moment de répis,
Au bar de « L’Entre Deux Nuages », et d’un pas sifflotant,
Poussa la porte du dit lieu,
S’engouffra à l’intèrieur, mais à peine fut elle un pas,
Qu’il se bouscula un acide visage à ses yeux,
Puis la silhouette d’un M. Mort grassouillé, adossé contre un mur en bois,

Ce fut un éléctrochoc mirobolant,
Quand à son tour M. Mort la vie,
Leurs regards se plissèrent et crièrent longuement,
Jusqu’à l’apparition hérissée de cet affront tonnant,
Des éclaires fusaient de part et d’autre, traçant,
De long en large des destinataires, des lignes de méprit,
Nuageuses et flambeuses comme gravant,
L’incontestable combats de jadis leurs pères,

Entourés de leurs oies hurlantes,
Sans repos, ils s’acharnèrent aux lançés,
Mais dans leurs ultimes efforts à l’ouvrage démante,
Ils s’écroulèrent ensemble sur leurs séants et,
De cet fin, se firent hués par la foule déçue,
D’un malheureux « match nul » en issue,
Puis reçevèrent comme récompenses des torchons blancs,
Fusant des deux côtés en joie maintenant.

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