Poème:Jalousie

Dominatrice, impérieuse, elle se dresse comme une déesse
Vomit sa douleur, ravage les cœurs de toute sa rudesse

Elle se cache et ressurgit pour anéantir toujours plus d’amour
Sans relâche sans sommeil, elle tue un peu plus jour après jour

Elle souffre sans le savoir d’un mal qui l’empêche de voir
Elle éteint la flamme, sur son passage ne subsiste que le noir

A vouloir trop posséder, retenir, garder dans son étreinte
Elle broie, écrase, le bonheur dans un concert de plaintes

Les trop éphémères éclaircies n’illuminent plus les restes de vie
Les quelques espoirs s’en vont, quelque part, dans l’oubli

Noyé dans les larmes, usé par des batailles sans vainqueur
L’autre, peu à peu, s’en va, à la recherche d’une autre âme sœur

Il reste un sentiment de tristesse de cette union assassinée
Sur cette terre brûlée où il sera difficile de faire repousser

La complicité s’est enfuie, la douceur la tendresse sont reparties
Sans laisser de lettre, de mot, envolées, elles ont quitté le nid

Des heures, des jours, des mois sans retrouver les belles couleurs
Du fruit de la passion, qui longtemps a gardé le goût du bonheur

Dans son espace clos elle n’a pas réussi à briser ses chaînes
Son isolement n’a fait que nourrir le sentiment de haine

Tout ces cris, ces désarrois, ressemblent aux portes de l’enfer
Ils éloignent les sourires les joies qu’on a ressentit naguère

Un vent de folie a arraché les dernières roses à peine écloses
Les épines demeurent seules, les pétales sur le sol se déposent

Inhibé dans sa solitude, l’accusé veut croire à une résurrection
Il aimerait, avant le mot fin, s’évader, retrouver ses belles émotions

Tant de fois dans le prétoire il a hurlé sa rage, son innocence,
L’avocat du diable sourd et aveugle ne lui accorda pas sa clémence.