Poème:Fulgurance

Au faux les yeux se percent et secrète,
La jolie manie du soleil de nos geôles
Au levé des mains tend à nos lendemains
Des jaunisses, fuissées comme un pouilleux
Le Pouilly, bu par désormais tristes et ténues
Des âmes aussi lisses et noires que des réglisses

Il se glisse parmi le sang de ces vivailleurs
Des trésors, qui sans les rimailleurs de Provence,
Ressembleraient à des couteaux de rémouleurs,
Buvant le vin rabougri dans le verre des goûtulants,
Mangeant la rémoulade sans le céléri, graves scélérats
Qui se plissent aux vices innocents de la vertu tonitruante

Les tonneaux se hissent dans les embarcations
Les lottos se pissent au dessus des espoirs des pauvrards,
De l’âpre et solidement molle guérison, comme une rose,
Posée sur un ridicule guéridon instable, je frissonne alors
Tant que les parois grotesquement mobiles dans l’immobile
Se transforment en bolides, où viennent et vont des anges

Qui serait-ce ? si ce n’était pas des démons à la peau déguisée ?
Où irais-je ? si je n’avais pas en moi cet iris irisé où vont et viennent
De sinistres et gais lurons, Que serais-je si ma peau naissait ?
Joliment les bateaux, lentement se fixeraient sur la bite. Le porphyre,
Pourpre et sombre ré-échouerait dans les tréfonds de mon âme.
Et la nature, si infâmement éperdue, se déperdirait encore dans le fond
D’un abysse