Poème:Souvenirs

Les souvenirs défilent, souverains fantômes de mes émotions et épinglent mon cœur de leur sceptre mental.
Mon cœur crucifié me saigne souvent et il coule de mes yeux des larmes d’argent. Mais mon cœur glorifié vibre toujours plus fort et nourrit mon corps d’un flux incessant d’amour flamboyant.
Souvenir, souvenir, pourquoi te dissipes-tu ?
Où sont passés les bonheurs enfantins où la lune nous berçait dans son croissant doré et où l’innocence d’une blancheur immaculée nous drapait de son long manteau juvénile ?
Les souvenirs naissent, vivent et meurent puis disparaissent dans une larme fugace que l’on chasse d’un revers de main tant son poids est lourd d’amertume.
Les souvenirs joyeux dansent dans nos têtes et c’est leur farandole incessante qui nous fait vivre. Je ne vis que de souvenirs, qu’importe qu’ils soient bons ou mauvais car ils me font exister et de toute ma splendeur, je rayonne de gaieté.
Je m’agenouille et remercie le Soleil d’éclairer si humblement l’étoile de ma vie qui s’en va, filante, dans le ciel lacté. Les souvenirs passés s’éteignent doucement et s’époudrent au sein de mon Subconscient…
Silence… Ils dorment…
Ne réveillez pas les souvenirs si vous ne voulez plus souffrir de leurs remous incessants.