Poème:Le Printemps Des Poètes

Alors que se raccourcit la robe de la nuit,
Que le jour galant s’allonge en courbette,
Qu’une lune s’efface sans le moindre bruit,
S’éveille le soleil au Printemps des poètes ;

Telle la nymphe dans son frêle cocon de soie,
Se déchire en silence l’oreiller des songes,
Libère ses plumes au dessus des claires-voies,
Comme des papillons libres de toutes longes ;

La plume du poète a l’âme d’une vagabonde,
Aime se perdre dans les méandres secrètes,
Qui coulent sinueuses dans la vallée gironde,
D’une poitrine généreuse en senteurs de violette ;

Lorsque reviendront les rieuses hirondelles,
Ecrire le Printemps sur la page bleu des cieux,
Les plumes en flocons des neiges éternelles,
Se fondront dans l’opuscule en écrits audacieux ;

Et vive la saison des douces ritournelles !
Où chantent les bas nylon froufroutants,
En un chœur de papillons et de coccinelles,
Saupoudrant de leurs ailes ces fils rayonnants ;

C’est le Printemps des poètes,
Belle saison pour une plume,
De dévoiler la belle coquette,
Au port de son cœur en écume,
Dans le sillage d’une goélette,
Encore sous la brume.

Pierrot de la lune