Poème:Ta Main

Tu la regardes longtemps,
Dans ses lignes brisées,
Elle te giffle violemment,
D’un souvenir du passé ;

Ta main comme un reflet,
Le regard d’un miroir,
Les doigts d’un jouet cassé,
Pleurant seul dans le noir ;

Où est passé ce sein,
A la divine auréole,
Enflammant tes desseins,
Dans tes nuits frivoles ;

Ce sein à la pointe de tes désirs,
Affolant l’aiguille de ta boussole,
Aux points cardinaux du plaisir,
Aimants s’aimant sans bémol ;

Tu la regrettes cette main,
Quand tes yeux fatigués,
Elle la déposait sur son sein,
Et serein tu t’endormais ;

Toutes ces nuits passantes,
Rassuré dans ton sein,
Par cette main aimante,
En sceau privé d’un seing ;

Tu as juste oublié l’essentiel,
Qu’elle était la fille du vent,
Qu’on épouse pas une hirondelle,
Qui s’envole au souffle du Printemps ;

Regardes à présent ta main,
Elle ne dort plus comme avant,
Elle est orpheline de ce sein…
On enlève pas le doudou d’un enfant,
Mais toi… tu n’es plus un enfant…