Texte:Un Jugement De Salomon.

Je n’arrivai jamais à départager ces deux beautés.
Debout sur le pas de ma porte, je les attendais.
Et quand elles passaient, je ne manquai jamais de les saluer.
Toutes deux me plaisaient.

L’une était plus sérieuse dans sa mise, l’autre plus sexy,
mais elles étaient de vraies beautés.
Laquelle allai-je un jour inviter ?
Je demeurai très indécis.

Est-ce l’esprit de Dieu qui s’insuffla en moi, quand j’eus cette idée :
j’allai durant quelques jours me négliger,
ne pas faire ma toilette, ne pas laver mon intérieur,
négliger ces indispensables labeurs.

« Comment allez-vous, Mademoiselle ?
Vous devez être bien fatiguée après cette journée ;
si vous entriez chez moi boire une tasse de café ? ».
La première arriva, plus que jamais belle,

et elle me répondit : « je n’entre pas dans une porcherie,
et puis tu n’es pas du tout mon type de mec ! ».
Que voilà un discours très sec.
Mais c’est la vie.

La seconde arriva.
D’entrer elle accepta.
Nous finîmes même par flirter !
Mais elle me demanda d’avoir plus de propreté.

Sans doute est-ce celle qui m’aimait ?
Notre vie est imparfaite.
Un jour, tu es jeune, beau, attrayant.
Un autre, tu es vieux, laid et repoussant.