Poème:Quand L’autre N’est Pa Là

Depuis quelques jour
Les couleurs enchantées de l’Orient
N’illuminaient plus de mon cœur le kan
Tu n’étais plus au détour de mes jours.

Comme la rose diaphane
Comme la rose profane
De ton visage le frêle éclat
À l’aube ne s’ensoleillait pas.

Ta voix qui chante comme la diaule
S’était altérée avec la maladie
Et c’était le gémissement de la viole
Qui naissait de tes lévres endormies.

Avec tes yeux brillants et bleus comme l’iris
Avec ta bouche humide et rouge comme plume d’iris
Peut-être aurais-je dessiné le plus délicat des pastels
Ou la plus flamboyante des aquarelles.

Et mon être s’étaient tus les gazouilles de la passerine
De l’amour nous n’atteingnions plus les cimes
L’automne nous avait pris à la gorge âcre comme l’ennui
L’automne nous avait laissés seuls dans la nuit.

O ma douce nymphe
Quand allais-je retrouver la magie
De ton corps si mince
Quand retentiraient à nouveau nos élégies.

Un rayon de soleil seul, un vrai
A épanoui de nouveau les ivraies
A fait fondre les premiéres givraies
A grisé un nouvel été.

De ce rayon tu as imprégné
Ton être entier
Et j’ai eu peine à supporter tant d’éclat
A nager dans un tel abîme de joie.