Poème:La Naissance De Noël

Quand Noël toussait dans le ventre de l’inexistence,
Le monde balayait en vain les affres de la fameuse absence
De Jésus-Christ qui irriguait l’espoir de son père,
Atrabilaire à cause des monstruosités de sa créature.

La terre gémissait, rouspétait, mutinait pour contempler Noël,
Et sa sapide casserole qui mijotait dans l’ombre du ciel
Sous le vent qui soufflait fort en portant un vacarme sacré
Où chaque âme attendait que la lumière soit incarnée.

Les étoiles vacillaient comme si elles mouraient,
Tandis que les hommes amblyopes, dans leurs ombres se perdaient
Et les cieux se fermaient en montrant que tout était plongé dans l’ébène
Quand Noël, taciturne, attendait d’être incarné pour monter sur scène.

Les rivières pleuraient des larmes de sel
Et briguaient les champs qui se couchaient sous une neige mortelle
En omettant qu’au fond des cieux comme dans le ventre de l’infini,
Le mystère se nouait et laisse l’espérance s’épanouir dans une nuit prémunie.

La terre, bordel, râlait sous le poids du silence
Lorsque chaque souffle semblait brisé
Derrière les rêves qui défloraient la violence
Des hommes vivant dans la merde en maculant le ciel aisé.

Et le salaud Noël aussi s’entêtait, là, dans le ventre de la nuit
Attendant sans aucun effort son heure qui dilacéréra l’ennui
Avec une clarté crue, pleine de rage et de beauté
Qui fut prête à surgir, apte à tout bousiller.

La lune fulgurait énormément d’une lueur maligne
Comme si elle se moquait de la vie indigne,
Mais le ciel s’ouvrit grâce aux delits de la colère
Et la lumière défonça le noir pour oblitérer la misère.

Le Père, harassé mais ardent dans sa révolte
Regarda enfin la création et pardonna ses bêtises qui l’essouflent,
Puis, dans un cri sec et une foudre sans remords,
Il offrit Noël au monde comme une claque au sort.