Poème:Bannière Solitaire

Des mains froides et blanches glissent sur le clavier
Des pleurs cristallins s’usent sur un visage émacié
Les notes opalines du piano glissent à mon oreille et s’envolent
Un peu comme mon âme triste qui au vent s’étiole

Les sons, dans la dureté du soir, offrent un frêle chant plaintif
Que seule la brume répercute jusqu’à la haute cime des ifs
Les oiseaux au creux de leur nid reprennent l’écho
Des tourments de mon cœur que rien n’apaise, pas même les mots

La fureur du vent sur la mer agitée crie mon désespoir
Et j’ai rallié l’eau et les vents sous le même étendard
Pour abattre les murs qui enferment mon esprit tourmenté
Où subsistent encore les traces d’une passion consumée

L’éclat des éléments joue encore en ce soir ma triste mélodie
Que naguère je psalmodiais, la voix morne et le timbre sans vie
Pour rappeler à moi mon amour perdu, qui s’est noyé dans les torrents
D’une femme, qui l’a rongé jusqu’au cœur et qui m’a tuée lentement…