Poème:Beauf

Il n’a rien contre les patates, sauf s’il faut les éplucher.
Il n’a rien contre les impôts, sauf quand il faut les payer.
Il n’a rien contre le chien, sauf s’il ne fait qu’aboyer.
Il n’a rien contre les gamins, sauf s’il faut les élever.

Il n’a rien contre le vent, sauf s’il est décoiffé.
Il n’a rien contre l’alcool, sauf si ça le fait gerber.
Il n’a rien contre le facteur, sauf pour les recommandés.
Il n’a rien contre sa femme, sauf s’il faut la câliner.

Il n’a rien contre le voisin, sauf quand il l’entend rentrer.
Il n’a rien contre le sexe, sauf s’il s’agit de pd.
Il n’a rien contre la politique, sauf s’il faut aller voter.
Il n’a rien contre le vélo, sauf quand il faut pédaler.

Il n’a rien contre l’armée, sauf s’il est réquisitionné.
Il n’a rien contre les flics, sauf s’ils lui collent un PV.
Il n’a rien contre le ménage, sauf si c’est lui qui doit oeuvrer.
Il n’a rien contre l’amour, sauf s’il faut être appliqué.

Il n’a rien contre les pauvres sauf s’ils viennent mendier.
Il n’a rien contre les arabes, sauf s’ils habitent son quartier.
Il n’a rien contre les pompiers, sauf pour le calendrier.
Il n’a rien contre les victimes, sauf pour les indemniser.

Il n’a rien contre les aveugles, sauf pour les faire traverser.
Il n’a rien contre les manchots, sauf pour les aider à pisser.
Il n’a rien contre les culs de jatte, sauf s’ils lui roulent sur le pied.
Il n’a rien contre rien, sauf que tout le fait chier.

Lui même il sait pas qui il est, mais nous si : c’est un beauf.
Le beauf, benêt embourgeoisé, le beauf, acariâtre ulcéré fermé.