Poème:La Séparation

…

Monique avait bon cœur, c’était une sensible,
Elle vibrait toujours pour ses amours passés,
Lorsque je l’ai connue, tout semblait impossible,
Mais par un ouragan nous fûmes dépassés.

Elle était mariée, et je l’étais moi-même,
Elle avait des enfants tout comme dans mon cas,
Nous fûmes emportés, un tourbillon suprême,
Transportés par l’amour, malgré bien des tracas.

Alors que nous étions partis à l’aventure,
Pour vivre pleinement ces instants merveilleux,
Monique pleurnicha, pour elle la rupture,
D’avec son compagnon, était saut périlleux.

D’accord j’étais chômeur, j’étais couvert de dettes,
Un peu défiguré suite à un accident,
J’avais un vieux fourgon, j’en avais fait l’emplette,
On avait donc un toit, je me montrais ardent.

C’est vrai qu’au tout début, ceci par prévoyance,
Nous ne mangions pas trop, pour économiser,
L’argent qu’elle avait pris, j’étais dans l’indigence,
Malgré mon bon vouloir, je me laissais griser.

Cela commença par des questions et des plaintes,
Monique demanda : Qu’allons-nous devenir ?
Que faire maintenant ? … Ce fût une complainte,
Elle se demandait si nous allions tenir.

En voulant lui montrer le bon côté des choses,
Tandis qu’elle tremblait de froid, qu’elle avait faim,
Je lui fis remarquer pour rompre le morose,
Qu’elle avait bien maigri… dans sa veste de daim.

Puis elle me parla, de son mari, ses craintes,
Le pauvre, que fait-il ? . . Comment supporte-t’il ?
Il était si gentil, si prévenant ! … Contrainte
Par remords de pleurer, je me voulus subtil.

Monique s’il-te-plait, aie pour moi du respect :
Tu ne vas pas pleurer plus pour lui que pour moi,
Quand je te quitterai ! … Ton amour m’est suspect ! …
Je me sens retourné, le cœur rempli d’émoi ! …

Surprise par ces mots et lassée par rations,
Elle me dit : Joël, faut que tu me ramènes,
Je n’en peux plus vois-tu, assez de privations,
J’étais si bien avant, tu es un phénomène ! …

Je l’ai donc ramenée, mais je me sens bien seul,
Avec mon vieux fourgon, sans argent, là, je peine,
J’émets donc un appel : Vous cherchez un aïeul ?
Si vous avez des sous. . Venez, vous serez Reine ! …

…

St Just (Joël Gauthier) 16. 1. 2014
Pour Monique que j’aurais pu aimer si elle avait existé ! …