Poème:L’arb’remords

L’ombre s’étand de tout son long jusqu’à mes pieds.
Silhouette d’un arbre mort, le tronc tordu,
Les branches nues, qu’aucun regard ne vient épier.
Comme si voir en ce lieux était défendu.

L’arbre au bord d’une falaise, prêt à se jeter,
N’est retenu que par ses vieilles racines.
L’océan le réclame dans l’obscurité.
De vaguess en vagues, ses lames sont assassines.

Son corps fendu et blanchi, dépouillé d’écorce,
Est comme une mémoire en terre désolée.
Souvenir que l’on oublie de toutes nos forces
Mais qui reste en nous, en état d’âme, isolé.

Son ombre s’étend jusqu’à mon corps défendant.
Ses branches en doigts crochus glissent sous ma peau,
Pénétrent ma chair jusqu’à mon âme en dedans
Laissant mon humaine dépouille d’oripeaux.

Un craquement d’os ! L’arbre a cédé sous mon poids.
J’étais à ses branches suspendu en lambeaux.
Le cœur trop lourd d’être en vie et mort à la fois.
Enterrer son passé c’est creuser son tombeau.