Poème:A Léane
Le Poème
Au feu de quelle étoile, à l’or de quelle rive,
Avons-nous quelquefois réchauffé nos pieds lourds ?
Dans quel espace vain flottant à la dérive
Et rongé par la lèpre invisible des jours ?
Qui sommes-nous, perdus comme un sanglot d’écume
Parmi les fleuves las où saignent nos élans ?
Qui sommes-nous, tachés de soleil et de brume
Et si riches de dons et de vœux chancelants ?
Adieu, beaux rires clairs ! Adieu, fauves haleines !
Adieu, soupirs mêlés sous le ciel enjôleur !
La joie aimante éclate avec ses ruches pleines,
Mais la mort est tapie au fond de chaque fleur.
Ah ! ne savons-nous pas que tout se décompose,
Que l’aube court déjà, tremblante, vers le soir,
Que nous ne respirons jamais la même rose,
Que tout succède à tout et se fond dans le noir ?
Matins frais ! Lisses doigts ! Épopée ivre et tendre !
Nos aveugles destins filent d’un pas têtu.
Balayés, les cœurs fous toujours prêts à s’éprendre !
Enfuis, les mots soufflés en un chant qui s’est tu !
Hélas ! comment peut-on, la paupière défaite,
Laisser là notre monde aux vins délicieux ?
Comment quitter l’éclat des longs chemins en fête
Et ne plus voir la terre et ne plus voir les cieux ?
Or, pitoyables nains mordus par l’éphémère,
Comme nous avons cru dépouiller l’éternel
En caressant nos biens d’une ferveur amère,
En couvant nos bijoux d’un émoi fraternel !
Pour quelques passions labiles et fuyantes,
Nous avons serré fort jusqu’à l’avidité
Des bras vertigineux et des mains défaillantes
Fleuris sous les yeux chauds d’on ne sait quel été.
Nous avons tant de fois chéri de fausses gloires,
Tant de fois lâchement fait sonner notre orgueil,
Tant de fois enlacé des rêves dérisoires
Malgré la suffocante image du cercueil.
Pendant que la vieillesse armait son poing sévère,
Comme nous avons mis de haine et de fureur
À briser le plafond de nos cages de verre,
À maudire le temps sournois et massacreur !
Comme nous avons dû, soûlés d’arrière-mondes,
Cultiver en sursaut quelque louche au-delà :
Eldorados naïfs crevant d’espoirs immondes !
Glauques ailleurs vomis sur des airs de gala !
Et comme, sans jamais prévenir les désastres,
Nous avons chaque jour tant et plus, tant et plus
Baisé de jeunes fronts aussi beaux que des astres
Et de chers doigts noueux, vacillants et perclus !
Mais qu’ici-bas du moins une flamme demeure,
Une épaule magique aux lumineux contours !
Que jaillissent du moins, volés à la même heure,
Les cris ensoleillés de millions d’amours !
Tant pis ! s’il faut demain périr d’un coup funeste.
C’est trop de vivre nus embués de néant,
Trop de mettre à genoux l’idéal qui nous reste,
Trop de guillotiner nos envols de géant.
Oh ! tant pis ! si le col majestueux des cygnes
Doit éclater bientôt comme un vulgaire fruit.
Tant pis ! si quelques-uns traînent des maux insignes
Et d’autres maint bonheur depuis longtemps détruit.
Léane, ma poupée à la lumière blonde,
Les vents purs, ce matin, cajolent l’univers ;
Tes jolis pieds en feu, plus ondoyants que l’onde,
Volent sur le lit tiède et soyeux des prés verts.
Que t’importent les fous englués de nuit blême
Et leurs immenses deuils rougis de sang vermeil !
La vie en toi, Léane, éprise d’elle-même,
Coule, telle, admirable, une eau sainte en éveil.
Oui ! va foulant l’espace ébloui qui t’adore ;
On dirait que l’azur boit chacun de tes pas.
Nous avons dans les yeux la même douce aurore,
Et je te comblerai de ce que tu n’as pas.
Léane, l’heure est vaste à qui se sent des ailes ;
Quelque chose de bon fascine et charme l’air,
J’ai ta candeur, ma fée, au bout de mes prunelles
Comme si pour moi seul ton cœur devenait clair.
Cent effluves de joie illuminent tes gestes ;
Le monde étale au loin sa féconde santé.
Conquête radieuse ! Aventures célestes !
Tu cours, pleine d’un songe inouï de beauté…
Ô tous deux ! aimons-nous sans nuage ni voiles !
Léane, toi ma chair, l’enfant de mon enfant
Dont les petites mains font rire les étoiles.
Ô Léane ! si frêle au soleil triomphant !
Avons-nous quelquefois réchauffé nos pieds lourds ?
Dans quel espace vain flottant à la dérive
Et rongé par la lèpre invisible des jours ?
Qui sommes-nous, perdus comme un sanglot d’écume
Parmi les fleuves las où saignent nos élans ?
Qui sommes-nous, tachés de soleil et de brume
Et si riches de dons et de vœux chancelants ?
Adieu, beaux rires clairs ! Adieu, fauves haleines !
Adieu, soupirs mêlés sous le ciel enjôleur !
La joie aimante éclate avec ses ruches pleines,
Mais la mort est tapie au fond de chaque fleur.
Ah ! ne savons-nous pas que tout se décompose,
Que l’aube court déjà, tremblante, vers le soir,
Que nous ne respirons jamais la même rose,
Que tout succède à tout et se fond dans le noir ?
Matins frais ! Lisses doigts ! Épopée ivre et tendre !
Nos aveugles destins filent d’un pas têtu.
Balayés, les cœurs fous toujours prêts à s’éprendre !
Enfuis, les mots soufflés en un chant qui s’est tu !
Hélas ! comment peut-on, la paupière défaite,
Laisser là notre monde aux vins délicieux ?
Comment quitter l’éclat des longs chemins en fête
Et ne plus voir la terre et ne plus voir les cieux ?
Or, pitoyables nains mordus par l’éphémère,
Comme nous avons cru dépouiller l’éternel
En caressant nos biens d’une ferveur amère,
En couvant nos bijoux d’un émoi fraternel !
Pour quelques passions labiles et fuyantes,
Nous avons serré fort jusqu’à l’avidité
Des bras vertigineux et des mains défaillantes
Fleuris sous les yeux chauds d’on ne sait quel été.
Nous avons tant de fois chéri de fausses gloires,
Tant de fois lâchement fait sonner notre orgueil,
Tant de fois enlacé des rêves dérisoires
Malgré la suffocante image du cercueil.
Pendant que la vieillesse armait son poing sévère,
Comme nous avons mis de haine et de fureur
À briser le plafond de nos cages de verre,
À maudire le temps sournois et massacreur !
Comme nous avons dû, soûlés d’arrière-mondes,
Cultiver en sursaut quelque louche au-delà :
Eldorados naïfs crevant d’espoirs immondes !
Glauques ailleurs vomis sur des airs de gala !
Et comme, sans jamais prévenir les désastres,
Nous avons chaque jour tant et plus, tant et plus
Baisé de jeunes fronts aussi beaux que des astres
Et de chers doigts noueux, vacillants et perclus !
Mais qu’ici-bas du moins une flamme demeure,
Une épaule magique aux lumineux contours !
Que jaillissent du moins, volés à la même heure,
Les cris ensoleillés de millions d’amours !
Tant pis ! s’il faut demain périr d’un coup funeste.
C’est trop de vivre nus embués de néant,
Trop de mettre à genoux l’idéal qui nous reste,
Trop de guillotiner nos envols de géant.
Oh ! tant pis ! si le col majestueux des cygnes
Doit éclater bientôt comme un vulgaire fruit.
Tant pis ! si quelques-uns traînent des maux insignes
Et d’autres maint bonheur depuis longtemps détruit.
Léane, ma poupée à la lumière blonde,
Les vents purs, ce matin, cajolent l’univers ;
Tes jolis pieds en feu, plus ondoyants que l’onde,
Volent sur le lit tiède et soyeux des prés verts.
Que t’importent les fous englués de nuit blême
Et leurs immenses deuils rougis de sang vermeil !
La vie en toi, Léane, éprise d’elle-même,
Coule, telle, admirable, une eau sainte en éveil.
Oui ! va foulant l’espace ébloui qui t’adore ;
On dirait que l’azur boit chacun de tes pas.
Nous avons dans les yeux la même douce aurore,
Et je te comblerai de ce que tu n’as pas.
Léane, l’heure est vaste à qui se sent des ailes ;
Quelque chose de bon fascine et charme l’air,
J’ai ta candeur, ma fée, au bout de mes prunelles
Comme si pour moi seul ton cœur devenait clair.
Cent effluves de joie illuminent tes gestes ;
Le monde étale au loin sa féconde santé.
Conquête radieuse ! Aventures célestes !
Tu cours, pleine d’un songe inouï de beauté…
Ô tous deux ! aimons-nous sans nuage ni voiles !
Léane, toi ma chair, l’enfant de mon enfant
Dont les petites mains font rire les étoiles.
Ô Léane ! si frêle au soleil triomphant !
PostScriptum
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Poète Thierry Cabot
Thierry Cabot a publié sur le site 4 écrits. Thierry Cabot est membre du site depuis l'année 2016.Lire le profil du poète Thierry CabotSyllabation De L'Écrit
Syllabes Hyphénique: A Léane
au=feu=de=quel=leé=toile=à=lor=de=quel=le=rive 12avons=nous=quel=que=fois=ré=chauf=fé=nos=pieds=lourds 11
dans=quel=es=pa=ce=vain=flot=tant=à=la=dé=rive 12
et=ron=gé=par=la=lèpre=in=vi=si=ble=des=jours 12
qui=sommes=nous=per=dus=com=me=un=san=glot=dé=cume 12
par=mi=les=fleu=ves=las=où=sai=gnent=nos=é=lans 12
qui=som=mes=nous=ta=chés=de=so=leil=et=de=brume 12
et=si=ri=ches=de=dons=et=de=vœux=chan=ce=lants 12
adieu=beaux=ri=res=clairs=a=dieu=fau=ves=ha=lei=nes 12
adieu=sou=pirs=mê=lés=sous=le=ciel=en=jô=leur 11
la=joieai=mante=é=cla=te=a=vec=ses=ru=ches=pleines 12
mais=la=mort=est=ta=pie=au=fond=de=cha=que=fleur 12
ah=ne=sa=vons=nous=pas=que=tout=se=dé=com=pose 12
que=lau=be=court=dé=jà=trem=blan=te=vers=le=soir 12
que=nous=ne=res=pi=rons=ja=mais=la=mê=me=rose 12
que=tout=suc=cède=à=tout=et=se=fond=dans=le=noir 12
ma=tins=frais=lisses=doigts=é=po=pée=i=vre=et=tendre 12
nos=a=veu=gles=des=tins=fi=lent=dun=pas=tê=tu 12
ba=layés=les=cœurs=fous=tou=jours=prêts=à=sé=pren=dre 12
en=fuis=les=mots=souf=flés=en=un=chant=qui=sest=tu 12
hé=las=com=ment=peut=ton=la=pau=piè=re=dé=faite 12
lais=ser=là=no=tre=mon=de=aux=vins=dé=li=cieux 12
com=ment=quit=ter=lé=clat=des=longs=che=mins=en=fête 12
et=ne=plus=voir=la=terre=et=ne=plus=voir=les=cieux 12
or=pi=toya=bles=nains=mor=dus=par=lé=phé=mè=re 12
com=me=nous=a=vons=cru=dé=pouil=ler=lé=ter=nel 12
en=ca=res=sant=nos=biens=du=ne=fer=veur=a=mère 12
en=cou=vant=nos=bi=joux=dun=é=moi=fra=ter=nel 12
pour=quel=ques=pas=si=ons=la=bi=les=et=fuyan=tes 12
nous=a=vons=ser=ré=fort=jus=quà=la=vi=di=té 12
des=bras=ver=ti=gi=neux=et=des=mains=dé=faillan=tes 12
fleu=ris=sous=les=yeux=chauds=don=ne=sait=quel=é=té 12
nous=a=vons=tant=de=fois=ché=ri=de=faus=ses=gloires 12
tant=de=fois=lâ=che=ment=fait=son=ner=notre=or=gueil 12
tant=de=fois=en=la=cé=des=rê=ves=dé=ri=soires 12
mal=gré=la=suf=fo=cante=i=ma=ge=du=cer=cueil 12
pen=dant=que=la=vieilles=se=ar=mait=son=poing=sé=vère 12
comme=nous=a=vons=mis=de=hai=ne=et=de=fu=reur 12
à=bri=ser=le=pla=fond=de=nos=ca=ges=de=verre 12
à=mau=di=re=le=temps=sour=nois=et=mas=sa=creur 12
com=me=nous=a=vons=dû=soû=lés=dar=riè=re=mondes 12
culti=ver=en=sur=saut=quel=que=lou=che=au=de=là 12
el=do=ra=dos=naïfs=cre=vant=des=poirs=im=mon=des 12
glau=ques=ail=leurs=vo=mis=sur=des=airs=de=ga=la 12
et=com=me=sans=ja=mais=pré=ve=nir=les=dé=sastres 12
nous=a=vons=cha=que=jour=tant=et=plus=tant=et=plus 12
bai=sé=de=jeu=nes=fronts=aus=si=beaux=que=des=astres 12
et=de=chers=doigts=nou=eux=va=cillants=et=per=clus 11
mais=qui=ci=bas=du=moins=u=ne=flam=me=de=meure 12
uneé=pau=le=ma=gi=que=aux=lu=mi=neux=con=tours 12
que=jaillis=sent=du=moins=vo=lés=à=la=mê=me=heure 12
les=cris=en=so=leil=lés=de=mil=li=ons=da=mours 12
tant=pis=sil=faut=de=main=pé=rir=dun=coup=fu=neste 12
cest=trop=de=vi=vre=nus=em=bués=de=né=ant 11
trop=de=mettreà=ge=noux=li=dé=al=qui=nous=res=te 12
trop=de=guil=lo=ti=ner=nos=en=vols=de=gé=ant 12
oh=tant=pis=si=le=col=ma=jes=tu=eux=des=cygnes 12
doit=é=cla=ter=bien=tôt=comme=un=vul=gai=re=fruit 12
tant=pis=si=quel=ques=uns=traî=nent=des=maux=in=signes 12
et=dau=tres=maint=bon=heur=de=puis=long=temps=dé=truit 12
lé=a=ne=ma=pou=pée=à=la=lu=miè=re=blonde 12
les=vents=purs=ce=ma=tin=ca=jo=lent=lu=ni=vers 12
tes=jo=lis=pieds=en=feu=plus=on=doy=ants=que=londe 12
volent=sur=le=lit=tiè=de=et=soy=eux=des=prés=verts 12
que=tim=por=tent=les=fous=en=glués=de=nuit=blê=me 12
et=leurs=im=men=ses=deuils=rou=gis=de=sang=ver=meil 12
la=vie=en=toi=lé=ane=é=pri=se=del=le=même 12
coule=tel=le=ad=mi=ra=ble=u=ne=eau=sain=teen=é=veil 14
oui=va=fou=lant=les=pace=é=blou=i=qui=ta=dore 12
on=di=rait=que=la=zur=boit=cha=cun=de=tes=pas 12
nous=a=vons=dans=les=yeux=la=même=dou=ce=au=rore 12
et=je=te=com=ble=rai=de=ce=que=tu=nas=pas 12
lé=ane=lheu=reest=vas=te=à=qui=se=sent=des=ailes 12
quel=que=chose=de=bon=fas=ci=ne=et=char=me=lair 12
jai=ta=can=deur=ma=fée=au=bout=de=mes=pru=nelles 12
com=me=si=pour=moi=seul=ton=cœur=de=ve=nait=clair 12
cent=ef=flu=ves=de=joie=illu=mi=nent=tes=ges=tes 12
le=mondeé=ta=le=au=loin=sa=fé=con=de=san=té 12
conquê=te=ra=dieu=se=a=ven=tu=res=cé=les=tes 12
tu=cours=plei=ne=dun=son=ge=i=nouï=de=beau=té 12
ô=tous=deux=ai=mons=nous=sans=nu=a=ge=ni=voiles 12
lé=a=ne=toi=ma=chair=len=fant=de=mon=en=fant 12
dont=les=pe=ti=tes=mains=font=ri=re=les=é=toiles 12
ô=lé=a=ne=si=frê=le=au=so=leil=triom=phant 12
Phonétique : A Léane
o fø də kεllə etwalə, a lɔʁ də kεllə ʁivə,avɔ̃ nu kεlkəfwa ʁeʃofe no pje luʁd ?
dɑ̃ kεl εspasə vɛ̃ flɔtɑ̃ a la deʁivə
e ʁɔ̃ʒe paʁ la lεpʁə ɛ̃viziblə dε ʒuʁ ?
ki sɔmə nu, pεʁdys kɔmə œ̃ sɑ̃ɡlo dekymə
paʁmi lε fləvə las u sεɲe noz- elɑ̃ ?
ki sɔmə nu, taʃe də sɔlεj e də bʁymə
e si ʁiʃə də dɔ̃z- e də veyks ʃɑ̃səlɑ̃ ?
adjø, bo ʁiʁə klεʁ ! adjø, fovə-alεnə !
adjø, supiʁ mεle su lə sjεl ɑ̃ʒolœʁ !
la ʒwa εmɑ̃tə eklatə avεk sε ʁyʃə plεnə,
mε la mɔʁ ε tapi o fɔ̃ də ʃakə flœʁ.
a ! nə savɔ̃ nu pa kə tu sə dekɔ̃pozə,
kə lobə kuʁ deʒa, tʁɑ̃blɑ̃tə, vεʁ lə swaʁ,
kə nu nə ʁεspiʁɔ̃ ʒamε la mεmə ʁozə,
kə tu syksεdə a tut- e sə fɔ̃ dɑ̃ lə nwaʁ ?
matɛ̃ fʁε ! lisə dwa ! epɔpe ivʁə e tɑ̃dʁə !
noz- avøɡlə dεstɛ̃ file dœ̃ pa tεty.
balεje, lε kœʁ fus tuʒuʁ pʁεz- a sepʁɑ̃dʁə !
ɑ̃fɥi, lε mo suflez- ɑ̃n- œ̃ ʃɑ̃ ki sε ty !
ela ! kɔmɑ̃ pø tɔ̃, la popjεʁə defεtə,
lεse la nɔtʁə mɔ̃də o vɛ̃ delisjø ?
kɔmɑ̃ kite lekla dε lɔ̃ɡ ʃəmɛ̃z- ɑ̃ fεtə
e nə plys vwaʁ la teʁə e nə plys vwaʁ lε sjø ?
ɔʁ, pitwajablə nɛ̃ mɔʁdys paʁ lefemεʁə,
kɔmə nuz- avɔ̃ kʁy depuje letεʁnεl
ɑ̃ kaʁesɑ̃ no bjɛ̃ dynə fεʁvœʁ amεʁə,
ɑ̃ kuvɑ̃ no biʒu dœ̃n- emwa fʁatεʁnεl !
puʁ kεlk pasjɔ̃ labiləz- e fyiɑ̃tə,
nuz- avɔ̃ seʁe fɔʁ ʒyska lavidite
dε bʁa vεʁtiʒinøz- e dε mɛ̃ defajɑ̃tə
fləʁi su lεz- iø ʃo dɔ̃ nə sε kεl ete.
nuz- avɔ̃ tɑ̃ də fwa ʃeʁi də fosə ɡlwaʁə,
tɑ̃ də fwa laʃəmɑ̃ fε sɔne nɔtʁə ɔʁɡœj,
tɑ̃ də fwaz- ɑ̃lase dε ʁεvə deʁizwaʁə
malɡʁe la syfɔkɑ̃tə imaʒə dy sεʁkœj.
pɑ̃dɑ̃ kə la vjεjεsə aʁmε sɔ̃ puiŋ sevεʁə,
kɔmə nuz- avɔ̃ mi də-εnə e də fyʁœʁ
a bʁize lə plafɔ̃ də no kaʒə də veʁə,
a modiʁə lə tɑ̃ suʁnwaz- e masakʁœʁ !
kɔmə nuz- avɔ̃ dy, sule daʁjεʁə mɔ̃də,
kyltive ɑ̃ syʁso kεlkə luʃə o dəla :
εldɔʁado najf kʁəvɑ̃ dεspwaʁz- imɔ̃də !
ɡlokz- ajœʁ vɔmi syʁ dεz- εʁ də ɡala !
e kɔmə, sɑ̃ ʒamε pʁevəniʁ lε dezastʁə,
nuz- avɔ̃ ʃakə ʒuʁ tɑ̃ e plys, tɑ̃ e plys
bεze də ʒənə fʁɔ̃z- osi bo kə dεz- astʁə
e də ʃεʁ dwa nuø, vasijɑ̃z- e pεʁkly !
mε kisi ba dy mwɛ̃z- ynə flamə dəməʁə,
ynə epolə maʒikə o lyminø kɔ̃tuʁ !
kə ʒajise dy mwɛ̃, vɔlez- a la mεmə œʁ,
lε kʁiz- ɑ̃sɔlεje də miljɔ̃ damuʁ !
tɑ̃ pi ! sil fo dəmɛ̃ peʁiʁ dœ̃ ku fynεstə.
sε tʁo də vivʁə nys ɑ̃bye də neɑ̃,
tʁo də mεtʁə a ʒənu lideal ki nu ʁεstə,
tʁo də ɡjɔtine noz- ɑ̃vɔl də ʒeɑ̃.
ɔ ! tɑ̃ pi ! si lə kɔl maʒεstɥø dε siɲə
dwa eklate bjɛ̃to kɔmə œ̃ vylɡεʁə fʁɥi.
tɑ̃ pi ! si kεlkz- œ̃ tʁεne dε moz- ɛ̃siɲə
e dotʁə- mɛ̃ bɔnœʁ dəpɥi lɔ̃tɑ̃ detʁɥi.
leanə, ma pupe a la lymjεʁə blɔ̃də,
lε vɑ̃ pyʁ, sə matɛ̃, kaʒɔle lynive,
tε ʒɔli pjez- ɑ̃ fø, plysz- ɔ̃dwajɑ̃ kə lɔ̃də,
vɔle syʁ lə li tjεdə e swajø dε pʁe vεʁ.
kə tɛ̃pɔʁte lε fusz- ɑ̃ɡlye də nɥi blεmə
e lœʁz- imɑ̃sə dəj ʁuʒi də sɑ̃ vεʁmεj !
la vi ɑ̃ twa, leanə, epʁizə dεllə mεmə,
kulə, tεllə, admiʁablə, ynə o sɛ̃tə ɑ̃n- evεj.
ui ! va fulɑ̃ lεspasə eblui ki tadɔʁə,
ɔ̃ diʁε kə lazyʁ bwa ʃakœ̃ də tε pa.
nuz- avɔ̃ dɑ̃ lεz- iø la mεmə dusə oʁɔʁə,
e ʒə tə kɔ̃bləʁε də sə kə ty na pa.
leanə, lœʁ ε vastə a ki sə sɑ̃ dεz- εlə,
kεlkə ʃozə də bɔ̃ fasinə e ʃaʁmə lεʁ,
ʒε ta kɑ̃dœʁ, ma fe, o bu də mε pʁynεllə
kɔmə si puʁ mwa səl tɔ̃ kœʁ dəvənε klεʁ.
sɑ̃t- eflyvə də ʒwa ilymine tε ʒεstə,
lə mɔ̃də etalə o lwɛ̃ sa fekɔ̃də sɑ̃te.
kɔ̃kεtə ʁadjøzə ! avɑ̃tyʁə selεstə !
ty kuʁ, plεnə dœ̃ sɔ̃ʒə inui də bote…
o tus dø ! εmɔ̃ nu sɑ̃ nɥaʒə ni vwalə !
leanə, twa ma ʃεʁ, lɑ̃fɑ̃ də mɔ̃n- ɑ̃fɑ̃
dɔ̃ lε pətitə mɛ̃ fɔ̃ ʁiʁə lεz- etwalə.
o leanə ! si fʁεlə o sɔlεj tʁjɔ̃fɑ̃ !
Syllabes Phonétique : A Léane
o=fødə=kεllə=e=twa=lə=a=lɔʁ=də=kεl=lə=ʁivə 12a=vɔ̃=nu=kεl=kə=fwa=ʁe=ʃo=fe=no=pje=luʁd 12
dɑ̃=kεl=εs=pa=sə=vɛ̃=flɔ=tɑ̃=a=la=de=ʁivə 12
e=ʁɔ̃=ʒe=paʁ=la=lεpʁə=ɛ̃=vi=zi=blə=dε=ʒuʁ 12
ki=sɔmə=nu=pεʁ=dys=kɔ=mə=œ̃=sɑ̃=ɡlo=de=kymə 12
paʁ=mi=lε=flə=və=las=u=sε=ɲe=no=ze=lɑ̃ 12
ki=sɔ=mə=nu=ta=ʃe=də=sɔ=lεj=e=də=bʁymə 12
e=si=ʁiʃə=də=dɔ̃=ze=də=ve=yks=ʃɑ̃=sə=lɑ̃ 12
a=djø=bo=ʁi=ʁə=klεʁ=a=djø=fo=və-a=lεnə 12
a=djø=su=piʁ=mε=le=su=lə=sjεl=ɑ̃=ʒo=lœʁ 12
la=ʒwa=ε=mɑ̃təe=kla=tə=a=vεk=sε=ʁy=ʃə=plεnə 12
mε=la=mɔʁ=ε=ta=pi=o=fɔ̃=də=ʃa=kə=flœʁ 12
a=nə=sa=vɔ̃=nu=pa=kə=tu=sə=de=kɔ̃=pozə 12
kə=lo=bə=kuʁ=de=ʒa=tʁɑ̃=blɑ̃=tə=vεʁ=lə=swaʁ 12
kə=nu=nə=ʁεs=pi=ʁɔ̃=ʒa=mε=la=mε=mə=ʁozə 12
kə=tu=syk=sεdə=a=tu=te=sə=fɔ̃=dɑ̃=lə=nwaʁ 12
ma=tɛ̃=fʁε=lisə=dwa=e=pɔ=pe=i=vʁə=e=tɑ̃dʁə 12
no=za=vø=ɡlə=dεs=tɛ̃=fi=le=dœ̃=pa=tε=ty 12
ba=lε=je=lε=kœʁ=fus=tu=ʒuʁ=pʁε=za=se=pʁɑ̃dʁə 12
ɑ̃f=ɥi=lε=mo=su=fle=zɑ̃=nœ̃=ʃɑ̃=ki=sε=ty 12
e=la=kɔ=mɑ̃=pø=tɔ̃=la=po=pjε=ʁə=de=fεtə 12
lε=se=la=nɔ=tʁə=mɔ̃=də=o=vɛ̃=de=li=sjø 12
kɔ=mɑ̃=ki=te=le=kla=dε=lɔ̃ɡ=ʃə=mɛ̃=zɑ̃=fεtə 12
e=nə=plys=vwaʁ=la=teʁə=e=nə=plys=vwaʁ=lε=sjø 12
ɔʁ=pi=twa=ja=blə=nɛ̃=mɔʁ=dys=paʁ=le=fe=mεʁə 12
kɔ=mə=nu=za=vɔ̃=kʁy=de=pu=je=le=tεʁ=nεl 12
ɑ̃=ka=ʁe=sɑ̃=no=bjɛ̃=dy=nə=fεʁ=vœʁ=a=mεʁə 12
ɑ̃=ku=vɑ̃=no=bi=ʒu=dœ̃=ne=mwa=fʁa=tεʁ=nεl 12
puʁ=kεl=kə=pa=sjɔ̃=la=bi=lə=ze=fy=i=ɑ̃tə 12
nu=za=vɔ̃=se=ʁe=fɔʁ=ʒys=ka=la=vi=di=te 12
dε=bʁa=vεʁ=ti=ʒi=nø=ze=dε=mɛ̃=de=fa=jɑ̃tə 12
flə=ʁi=su=lε=zi=ø=ʃo=dɔ̃nə=sε=kεl=e=te 12
nu=za=vɔ̃=tɑ̃=də=fwa=ʃe=ʁi=də=fo=sə=ɡlwaʁə 12
tɑ̃də=fwa=la=ʃə=mɑ̃=fε=sɔ=ne=nɔ=tʁə=ɔʁ=ɡœj 12
tɑ̃=də=fwa=zɑ̃=la=se=dε=ʁε=və=de=ʁi=zwaʁə 12
mal=ɡʁe=la=sy=fɔ=kɑ̃tə=i=ma=ʒə=dy=sεʁ=kœj 12
pɑ̃=dɑ̃kə=la=vjε=jε=səaʁ=mε=sɔ̃=pu=iŋ=se=vεʁə 12
kɔmə=nu=za=vɔ̃=mi=də-ε=nə=e=də=fy=ʁœʁ 12
a=bʁi=ze=lə=pla=fɔ̃də=no=ka=ʒə=də=ve=ʁə 12
a=mo=di=ʁə=lə=tɑ̃=suʁ=nwa=ze=ma=sa=kʁœʁ 12
kɔ=mə=nu=za=vɔ̃=dy=su=le=da=ʁjε=ʁə=mɔ̃də 12
kyl=ti=ve=ɑ̃=syʁ=so=kεl=kə=luʃə=o=də=la 12
εl=dɔ=ʁa=do=najf=kʁə=vɑ̃=dεs=pwaʁ=zi=mɔ̃=də 12
ɡlok=za=jœ=ʁə=vɔ=mi=syʁ=dε=zεʁ=də=ɡa=la 12
e=kɔmə=sɑ̃=ʒa=mε=pʁe=və=niʁ=lε=de=zas=tʁə 12
nu=za=vɔ̃=ʃa=kə=ʒuʁ=tɑ̃=e=plys=tɑ̃=e=plys 12
bε=ze=də=ʒə=nə=fʁɔ̃=zo=si=bokə=dε=zas=tʁə 12
e=də=ʃεʁ=dwa=nu=ø=va=si=jɑ̃=ze=pεʁ=kly 12
mε=ki=si=ba=dy=mwɛ̃=zynə=fla=mə=də=mə=ʁə 12
ynəe=po=lə=ma=ʒi=kə=o=ly=mi=nø=kɔ̃=tuʁ 12
kə=ʒa=jise=dy=mwɛ̃=vɔ=le=za=la=mε=mə=œʁ 12
lε=kʁi=zɑ̃=sɔ=lε=je=də=mi=lj=ɔ̃=da=muʁ 12
tɑ̃=pi=sil=fo=də=mɛ̃=pe=ʁiʁ=dœ̃=ku=fy=nεstə 12
sε=tʁo=də=vi=vʁə=nys=ɑ̃=by=e=də=ne=ɑ̃ 12
tʁodə=mε=tʁə=a=ʒə=nu=li=de=al=ki=nu=ʁεstə 12
tʁo=də=ɡj=ɔ=ti=ne=no=zɑ̃=vɔl=də=ʒe=ɑ̃ 12
ɔ=tɑ̃=pi=si=lə=kɔl=ma=ʒεs=tɥø=dε=si=ɲə 12
dwa=e=kla=te=bjɛ̃=to=kɔmə=œ̃=vyl=ɡε=ʁə=fʁɥi 12
tɑ̃=pi=si=kεl=kzœ̃=tʁε=ne=dε=mo=zɛ̃=si=ɲə 12
e=do=tʁə=mɛ̃=bɔ=nœʁ=dəp=ɥi=lɔ̃=tɑ̃=det=ʁɥi 12
le=a=nə=ma=pu=pe=a=la=ly=mjε=ʁə=blɔ̃də 12
lε=vɑ̃=pyʁ=sə=ma=tɛ̃=ka=ʒɔ=le=ly=ni=veʁ 12
tε=ʒɔ=li=pje=zɑ̃=fø=plys=zɔ̃=dwa=jɑ̃=kə=lɔ̃də 12
vɔ=le=syʁ=lə=li=tjεdə=e=swa=jø=dε=pʁe=vεʁ 12
kə=tɛ̃=pɔʁ=te=lε=fus=zɑ̃=ɡly=e=də=nɥi=blεmə 12
e=lœʁ=zi=mɑ̃=sə=dəj=ʁu=ʒi=də=sɑ̃=vεʁ=mεj 12
la=vi=ɑ̃=twa=le=anə=e=pʁi=zə=dεl=lə=mεmə 12
kulə=tεl=lə=ad=mi=ʁa=blə=y=nəo=sɛ̃=tə=ɑ̃=ne=vεj 14
u=i=va=fu=lɑ̃=lεs=pasə=e=blu=i=ki=tadɔʁə 12
ɔ̃=di=ʁε=kə=la=zyʁ=bwa=ʃa=kœ̃=də=tε=pa 12
nu=za=vɔ̃=dɑ̃=lε=zi=ø=la=mεmə=du=sə=oʁɔʁə 12
e=ʒə=tə=kɔ̃=blə=ʁε=də=sə=kə=ty=na=pa 12
le=anə=lœʁ=ε=vas=tə=a=ki=sə=sɑ̃=dε=zεlə 12
kεl=kə=ʃozə=də=bɔ̃=fa=si=nə=e=ʃaʁ=mə=lεʁ 12
ʒε=ta=kɑ̃=dœʁ=ma=fe=o=budə=mε=pʁy=nεl=lə 12
kɔ=mə=si=puʁ=mwa=səl=tɔ̃=kœʁ=də=və=nε=klεʁ 12
sɑ̃=te=fly=və=də=ʒwa=i=ly=mi=ne=tε=ʒεstə 12
lə=mɔ̃dəe=ta=lə=o=lwɛ̃=sa=fe=kɔ̃=də=sɑ̃=te 12
kɔ̃=kε=tə=ʁa=djø=zə=a=vɑ̃=ty=ʁə=se=lεstə 12
ty=kuʁ=plε=nə=dœ̃=sɔ̃ʒə=i=nu=i=də=bo=te 12
o=tus=dø=ε=mɔ̃=nu=sɑ̃=nɥ=a=ʒə=ni=vwalə 12
le=a=nə=twa=ma=ʃεʁ=lɑ̃=fɑ̃=də=mɔ̃=nɑ̃=fɑ̃ 12
dɔ̃=lε=pə=ti=tə=mɛ̃=fɔ̃=ʁi=ʁə=lε=ze=twalə 12
o=le=a=nə=si=fʁε=lə=o=sɔ=lεj=tʁjɔ̃=fɑ̃ 12
Récompense
Commentaire Sur La Poesie
07/09/2020 21:23Printemps
Beau discours poétique! Merci du partage!
Poème Vie
Du 12/05/2016 17:38
L'écrit contient 707 mots qui sont répartis dans 21 strophes. Toutes les strophes sont composés de 4 vers. Il est possible que le texte suive une forme de poésie classique.
Forme poétique utilisée
Alexandrin