Poème:Une Rose Si On L’ose

C’est une ancienne ferme aux contours d’autrefois
Entre Rhône et Isère à l’orée d’un sous bois
Tant ridée et vieille qu’elle en est de guingois
En façade un rosier avive les émois

Sous son toit au grenier un trait de lumière
Transpercé une lucarne et à l’aurore éclaire
Leurs corps lovés à même un matelas à terre
Éveillant à l’envi leurs chaleurs premières

Y repose son cœur cette fleur cette rose
Que l’on cueille et effeuille en douceur si on l’ose
De l’amour cette rose a toute la fraîcheur
Et toutes les senteurs et couleurs du bonheur

Ces soupirs révélés
Sous le drap dévoilé
Et ces paupières closes
Que l’on voudrais écloses

D’une biche a les cils
Un sourire fragile
Et la soie des cheveux
Les sourcils si gracieux

Cette peau veloutée
Que l’on n’ose effleurer
Ce souffle si léger
Que l’on n’ose frôler

Plus léger qu’un baiser
Qu’on voudrait déposer
Sur la lèvre vermeille
À nulle autre pareille

Et son corps dénudé
Et la courbe des reins
Le bouton de son sein
Que j’ose caresser

Atteindre ce jardin
Aux mille et un parfums
Et que sans fin je l’ose
Lutiner cette rose

Et languir malicieux
Qu’elle ouvre ses grands yeux
Pour se dissoudre en eux
Pour se voir dans ses yeux

Lui glisser des mots doux
Les plus forts les plus fous
Dans l’oreille le cou
Peu importe partout

Le tam tam de son cœur
Le boum boum de mon cœur
Vouloir tout c’est trop peu
Je suis fol amoureux

Je me souviens de tout
Je me souviens de toi
De toi de moi de nous
De la première fois

Si tu dois me chercher n’hésite pas à aller
Vers cette cabane en bambous sur pilotis me trouver
C’est sous ces lointains que mes pas iront un jour me porter
Libérés de toutes entraves pour y demeurer
Et si un jour ton cœur où qu’il aille où qu’il soit je devais rechercher
C’est jusqu’en ces confins que j’irai le retrouver

Une larme pour chaque page à chaque page une larme

GMT : 16h Le : 10/03/2018