Poème:Œil Fermé, Cœur Ouvert

Créant de mes larmes des perles sorties de l’écume
Je ne fais que sombrer lentement dans la brume

Dans mes rêves, j’ai retracé tes beaux traits à l’encre de mes larmes,
Sachant que je ne peux plus survivre sans mon cœur, toi, ma seule arme

Mais comment faire pour ne pas oublier ton visage ?
Je redoute le temps, qui me vole ces belles images

J’ai fait brûler les roses noires que tu m’avais offertes,
Te voyant à leur place, mortes, elles restaient inertes
Et devant ta tombe, j’en ai déposé des vermeilles,
Couleur du sang qui a été versé sur mes ailes…

Jetée une à une dans le centre de ma rage, cet immense feu
Rien ne survit, même pas les souvenirs, qui étaient encré dans le noir des fleurs
Seul reste une envie éternelle de mourir, comme tu l’as fait devant moi, en pleurs
Je délaisse mon passé peu à peu,
Un passé à deux, où nous étions heureux…

Noyé dans les gouttes étouffantes de ton noir malheur,
Immobilisé tel un pantin, terrorisé par le chagrin et la peur
Toi, quittant ce monde, en ignorant que tu m’as brisé le cœur,
Je ne désire pas être immonde, envers toi je n’ai pas de rancœur

Si seulement j’avais pu faire cramer cette peine qui vivait en toi
Tu serais encore avec moi, il ne serrait pas trop tard, mon roi…

Je suis déchirée de l’intérieur, je sais que tu m’entends,
Mon cœur sans toi près de lui, meurt, tu me comprends ?
Je peux goûter dans mes larmes mortes,
L’acidité d’une âme pas assez forte…

Voyant la mort me tendre la main, s’écoulent mes larmes
Et bientôt je serrais aveuglée par tous ses charmes,
Je marche vers cette lumière,
Je ferme mes paupières…
Mais j’entends ta douce voix, qui me dit de rester là
J’écoute ta volonté finale, celle que t’avais oublié de dire l’ultime fois

La mort me regarde encore, souriante, devant mes yeux,
Mais je voile ma vision, j’ignore la mort et ces dieux
Devant elle, je ferme mes pupilles définitivement,
Sans dire adieu aux gens du firmament…
Je veux rêver de toi, comme le ferait un jeune enfant,
Simplement rêver d’un héro, qui voulait voir la vie autrement…

Excuse-moi, mais je ne peux te rejoindre,
Cet infaillible mort je dois la craindre…
Je dois me battre, pour un être fragile qui vit en moi,
Un ange qui ressemblera sûrement à son papa…

Un enfant qui portera ton doux prénom un jour,
Mais qui ne mourra pas, par manque d’amour…

Vall