Poème:Grain De Sable

Puis aimer deux ou trois femmes, voyager
Apprendre à la connaître, à l’apprivoiser
Bref, aussi surtout pour m’y amuser
Enfin pour en profiter mais pas la dompter.
Moi je suis passé sur Terre
Pour y jouer et pour m’y plaire

Cela m’ennuierait sûrement
Que d’y rester par trop longtemps.
Certes j’en serais fier,
Car en fin de compte
On n’est que limaille de fer,
Nous pauvres petits hommes
Font que nous ne sommes que passagers.

Chacun n’est qu’un château de sable,
La marée y reviendra inlassable,
Et le détruira assurément.

J’ai vu le printemps fleurir,
On m’a dit c’est une rengaine
Qui reprend tous les ans,
Alors à quoi bon y revenir,
Si c’est pareil tout le temps,
Ça doit en tout compte être barbant.

Chacun n’est qu’un château de sable,
La marée y reviendra inlassable,
Et le détruira assurément.

Après c’est la canicule de tout l’été
Dans toutes les régions, les habitants
S’en plaignent mêm’ dans l’ Morbihan !
Ben ma foi mon pauv’ bonhomme,
Il paraît qu’il n’y a plus de saisons,
Mais d’après les scientifiques c’est la pollution.

Chacun n’est qu’un château de sable,
La marée y reviendra inlassable,
Et le détruira assurément.

Avant il paraît qu’il y avait l’automne,
Il n’y en a plus, on le nomme l’été indien,
C’est à n’y plus rien comprendre,
Personne ne s’y retrouve, la nature non plus,
Même le cerf ne sait plus s’il est en rut !
La seule chose qui reste en place c’est l’ méridien.

Chacun n’est qu’un château de sable,
La marée y reviendra inlassable,
Et le détruira assurément.

Puis arrivait l’hiver, ils étaient heureux,
Et chaussaient leurs paires de planches allant skier,
Maintenant il n’y a plus d’ neige, il sont pleureux
Déçus malgré les bouchons, contents d’y être arrivés.
C’est quand même mieux que la mer on peut grimper
Surtout maintenant qu’il n’y a plus de glaciers.

Me voilà moi petit homme, grain de sable,
Je n’ai fait par mon passage que constituer
Ce que vous nommez pompeusement l’Humanité
A quel prix, on se demande, est ce raisonnable ?
D’avoir en partie tout détruit, éventré, gaspillé
Lorsque nous sommes arrivés.

Mais comme disent mes semblables
Moi je n’ai rien fait, je ne suis pas responsable
Puisque je n’y suis que passé
Ce n’était pas pour y vivre ni y rester
Donc comme on a fait,
A vous maintenant de vous démerder !

Chacun n’est qu’un château de sable,
La marée y reviendra inlassable,
Et le détruira assurément !

Chacun n’est qu’un château de sable,
La marée y reviendra inlassable,
Et le détruira assurément !