Poème:Ma Boulangère

Ce matin, il fait très froid.
La ville endormie éveille ses premiers émois.
Les quelques passants engourdis
Se précipitent sur la première boulangerie.

C’est elle qui sonne le réveil qu quartier,
Son trottoir est déjà dégagé, salé
Et luit presque noir sur le décor gelé
Devant le vitrine embuée.

Il n’en reste pas moins vrai
Qu’il s’agit du seul établissement de la cité
Qui soit éveillé. La boulangère toujours pimpante
Est bien la seul a être souriante.

C’est à se demander comment elle fait
Pour ne jamais être ridée
Toujours passionnée par son métier
Et première de la matinée.

C’est d’abord elle que l’on voit
De la journée et aussi le première voix ;
Je reste admiratif devant son immuable foi
Attentive amoureuse de ses pains au chocolat.

Elle l’est tout autant pour ses clients
Elle les pétrit de son sourire éclatant.
C’est le premier de la journée
Et mon Dieu, qu’il est important.

Elle est avenante, c’est un métier
Ou un sacerdoce, un don de soi
On lui sourit parce qu’on a envie
Et je sais qu’elle en fait de même pour moi.

C’est toujours un rapport furtif
Mais elle sait, elle, que j’aime le pain bien cuit.
Elle sait cela du fond de moi
C’est ce qui nous lie pour de court moment cursif.

Personne dite insignifiante, par son nom
On la nomme par son métier « la boulangère »
Très rarement par son prénom

Ou alors là, on est dans ses papiers
On fait le fier et
On sait qu’elle ne nous donnera pas le pain d’hier.