Poème:Robert Et Paulo

Ils buvaient de concert
L’alcool comme on boirait de l’eau.
L’un s’appelait Robert
L’autre le hélait Paulo.
Pour écrire des poèmes
On ne boit pas que de l’eau
On ne s’appelle pas tous Verlaine
Encore moins Rimbaud.

Pourtant quand ils écrivent je t’aime
Rien qu’avec leurs mots
Mon Dieu que c’est beau
Presque mieux que la haine
Depuis le fond de leur tombeau.
Allez vide ton verre mon Paulo
Que je te raconte encore la guerre
Où nous ont envoyés ces salauds.

J’aime écouter leurs divagations poétiques
Surtout lorsque je lis leurs textes avec leurs tics
Ça fait comme des ponctuations
Des virgules de pochetrons
Leurs mots d’amour qui pleuvent dans mon cœur
Et si j’ai l’âme grise alors là mon violon pleure.
Pourtant je voudrais les entendre encore
Pour qu’il continuent à faire vibrer mon corps.

Tu sais qu’ils m’enivrent avec leurs écrits
Ils me saoulent Robert comme Paulo
Rien qu’avec les vapeurs de leurs mots
Ils finissent par me rendre dingo.
Je vois des fleurs qui grimpent aux rideaux du salon
Alors que seul en les lisant je ris enivré comme un con
En les écoutant parler d’amour et ce, en toute saison
Veinards alcoolisés, Sacré Robert sacré Paulo
Pour un rien on aurait dit du Verlaine ou du Rimbaud.