Poème:Mes Années Campagne

A l’horizon de mes pensées
Se profilent quelques idées
Issues tout droit de mon passé.

Jeune, culottes courtes
Surtout plein de doutes
Je retournais une fois par mois
Vers ce que j’appelais mon chez moi.

Issu de la campagne, happé par la ville
Je l’avais quittée l’âme déchirée
Pour vivre comme je disais en exil
Là où je ne pouvais respirer

Fin de la guerre, plus de travail
Fallait bien que le père nourrisse ses ouailles
Les industries étaient à Rouen
Alors on a fichu le camp.

Mais, en profondeur dans mon coeur
J’ai toujours gardé le bonheur
De cette aventure
Qui restera toujours une blessure

Nous y retournions et chaque fois
J’appelais cela « la fin de semaine campagne »
Je m’en faisais toute une montagne
C’était pour moi une immense joie

Mes grands parents étaient restés
Avec leurs vraies valeurs
Celles du bonheur
J’adorais entendre le carillon qui sonnait l’heure.

J’y mangeais de bon appétit
Le lit était dur et petit
Le poêle ronflait l’hiver
Lorsqu’on savait y faire.

Mon Dieu que c’était bon.
L’été il y faisait chaud
On allait au puits tirer l’eau
La grand mère parfois donnait des bonbons.

Premier émois premiers chagrins
Lorsque le car reprenait la route
Je retournais vers mon destin
Alors que grand mère se mourrait dans le doute.