Poème:Courtois

Comme le ruisseau cherche son lit
En attendant par un affluent d’être rejoint,
Je prospecte pour chercher le mien
Qui reste toujours désespérément vide.

J’ai cherché dans les rues, les gares,
J’ai prié le hasard,
Je ne t’ai jamais trouvée
Mais où es tu cachée ?

Et si l’on se trouvait
Et qu’il ne soit pas trop tard.
Il suffirait que nos regard se croisent,
Que tu soies suffisamment courtoise

Pour que le temps qui me reste
Je puisse le passer avec toi.
Je t’imagine frêle, gracieuse et leste
Sur une île pleine de camélias.

Nous volerions de concert comme deux oiseaux
Ivres de liberté,
Ne sachant où nous poser.
Nous pourrions être deux chevaux

Courant follement dans des prairies
Volant tels des Pégase vers l’infini
Et comme ces deux ruisseaux
Nous nous retrouverions dans un même lit,

Celui que nous avons cherché
Et que nous allons partager bientôt
Harassés, fourbus, mais heureux
De nous serrer l’un contre l’autre, enfin amoureux.

Dieu seul sait si toi aussi si tu ne m’as pas cherché
De train en train, de bar en bar,
Te demandant s’il ne serait pas trop tard
Et puis, ne t’es tu pas demandé

Si, pour le temps qu’il te reste à vivre,
Tu ne finirais pas ivre
Et seule, dans ta quête d’un soir,
Sans avoir trouvé le regard, ce regard, mon regard,
Celui suffisamment courtois pour toi.