Poème:Maison D’enfance

J’arrête mon attelage
Au bout de la rue
Il ne serait pas sage
D’avancer guère plus

Je monte le trottoir herbeux en pente
Je n’aurais jamais cru
Avoir le courage de revenir dans cette rue
Souvenir enfoui de cette enfance

Ces quelques pas me guident
Vers la maison où j’ai grandi
Dieu que cela me semble petit
Et surtout si vide

Il reste un volet triste tombant
Sur une des fenêtres de devant
Le crépi tout gris donne envie de pleurer
Lui si gai auparavant

Les rosiers sont partis
Le grand saule aussi
Cette maison me semblait plus grande
Est ce le souvenir d’enfance

J’entends résonner les soirées d’antan
C’était un petit royaume
J’en ai rêvé souvent
Elles sont restées dans ma mémoire d’enfant

Le petit jardin est en friche
Les occupants s’en fichent
C’est désolant et pourtant
Qu’il était beau ce jardin d’enfant

Où sont partis les rires et les chants
Les hivers sous la neige
Avec leurs manteaux blancs
Et mon petit burnous beige

Où sont passés ceux que nous étions
Elle est vide, elle est seule, comme moi
Devant elle je n’ai que compassion
Un larme coule de mon oeil droit.