Prose:Poursuite

Nuit noire, très noire Obscène cauchemar, Je marche sur leurs traces… Les ténèbres ont envahi les lieux, Les arbres frissonnent sous la baguette d’un vent hivernal, froid. La forêt toutes entière geint. Je remonte la fermeture éclair de ma parka ; il fait si froid. Je me suis retourné une fois, une seule, mais sans rien apercevoir, D’ailleurs qui cherchai-je ? Quelle aide opportune ? Je suis seul sur ce coup-là !
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Une lune pâlichonne troue parfois les cimes des arbres alentour, révélant des strates de brume sale. Je ne courrai pas. J’avance à vive allure, cadencée, mais je ne courrai pas ! Je sais déjà que je ne les rattraperai pas, d’ailleurs pour quoi faire ? Ils sont sûrement déjà loin, et puis ils connaissent les lieux. J’aurais dû rentrer plus tôt, au lieu de quoi me voilà transi et hagard au beau milieu de rien.
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J’ai refoulé mes larmes. Elles viendront plus tard. Sans doute.
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« Ils » me l’avaient confié. « Ils » avaient placé leur confiance en moi. Cela ne devait pas arriver.
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J’avais tout prévu, enfin le croyais-je. Il me faudra réfléchir. Tout à l’heure, quand cette inutile poursuite aura cessé. Il est unique. Il leur révèlera tout, enfin, presque tout. Prendront-ils le temps de lire jusqu’à la fin ?
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Le froid est pénétrant. La température a chuté brutalement. Je veux rebrousser chemin. Fuir dans l’autre sens. Ne plus me retourner. Jamais. De toute façon combien de temps encore ? Rien ne devait être dévoilé. J’étais le gardien. J’éteins mes souvenirs, je referme ma mémoire. Je m’arrête. Il n’y a plus de choix sinon l’acceptation du chaos.