Poème:Lettre À Delaine

Je t’aime ! Ce mot sublime dont je fais l’objet de ma lettre est à la fois douceur et douleur dans ma vie. Je n’arrive pas à me souvenir du moment où j’étais le gardien dse tes augustes nuits, où j’étais le nourrisson de tes mamelles.
Je n’arrive pas à me rappeller qu’il te fallait une caresse pour dormir, qu’il te fallait jouir pour pleurer. Ton corps était mon temple, tes seins étaient mon trésor, ton cri était ma raison de vivre, tes caresses étaient mon sacerdoce, et j’ai prié partout où j’ai senti ta présence.
Il y a des moments où tu perds toute raison, où la passion t’enflamme, où la folie te fait gémir de rage, Là je me mets à genoux pour demander pardon. Là je me suis mis à pleurer en te suppliant. C’était le fruit de la passion.
Non, je ne pourrais jamais oublier la nudité de ton corps, je ne pourrais jamais oublier le feu qui brulait dans tes yeux. Je t’aime ! Bien j’ai oublier ce que cela veut dire déjà, mais j’ai la nette impression que je la pratiquais il y a belle lurette. Je t’aime ! Bien que l’argent ne veut pas, mais mon cœur te le prouverait. Je t’aime ! Bien que les gens ne veulent pas, mais ta maman dans son lit de mort te le dira.
Je t’aime ! Je suis si égoiste, mais ne serais-je point philosophe pour cela ? Je t’aime ! sans rancune et sans façon, sans force te sans faiblesse ; sans être sot, sans être sage, sans mots doux voire un silence absolu. Je suis ni poète, ni français voire un écrivain.
Je t’aime dans les plus brefs délais de l’humanité, dans les complots de l’enfer et dans l’innocence du ciel.
Je t’aime et je ne t’aime pas, je t’aime quand même ; je ne t’aime pas et je t’aime, je n’aurais pas cette chance si je ne t’ai pas aimé jadis.
Je t’aime ! Plus qu’aujourd’hui et moins bien qu’hier, et ce mot qui fait l’usage de ma lettre en ferait l’usage de ma vie.
Je t’aime sans titre, sans argent, sans amour, sans vêtements, sans mots, sans silence, mais avec un peux de tout. Car ce petit mot-ci n’a ni l’un, ni l’autre, mais a un de ces petits riens et bien plus que tu ne pourrais jamais imaginer.
Toute à toi du meilleur de mon âme !