Poème:L’ange De Pierre

Sous la lumière bleuté de la lune
Ta peau de marbre s’arrondit telle une dune
Au milieu des croix, le monde entier te déçoit
Car personne finalement ne s’aperçoit
De ta beauté, toi seule gardienne de tombes
Infligée comme un destin pour la solitude, l’ombre

Magnifique Ange de marbre
Ils ne considèrent même pas les arbres
Pour cent mille personnes je te regarde
Chaque vie passe à côté de toi
Et pleure, feu les squelettes, sans émoi
Sans un sourire, sans une caresse pour toi

Sur ton visage imposé les traits de la grâce
De tous ces regrets il marque injustement sur toi la trace
Le créateur, endeuillé ne fait jamais preuve d’audace
Mais pour te donner le jour, il a fallu qu’il se dépasse

Au gré du chagrin t’a donné naissance de ses mains
Pour l’oublie de ces créatures pleines de larmes
Qui te voient comme une grosse pierre perchée sur leurs drames
On ne contemple plus que l’amour enterré à présent de demain

Ange qui à force, pétrifiée maîtrise le temps
Sache que toute ma vie je t’offrirai en passant
Un peu de mon âme, quelques poèmes t’épanouissant
Même si tu fais croire que tu ne les entends

Et ces ingrats eux-mêmes obnubilés par la peur
Ne te voient pas mais seulement moi
J’apprécierai pour toi l’instant où je meurs
Avec un sourire peut-être si je pense à toi
J’imaginerai les courbes de mon ange protecteur

Lorsque je te respire, moi si mortelle
Toi qui la mort éternellement ensorcelle
Qui la possède en amie d’un genre unique
C’est la froideur profonde de ton existence tragique

Et jusqu’à ce que mon tour je vienne faire grandir le lierre
Pour que d’autre après encore t’encense ma pierre
Mais lorsque je ne verrais que l’envers de tes petits pieds de pierre
Tu n’auras qu’à me ressentir à travers
Pour relire encore un peu ces quelques vers