Slam:Une Fois De Trop…

Je crois que la coupe était déjà pleine,
Et un torrent est venu fracasser le vase,
Quand je reviens à la source de ce blocage de l’âme,
Quand je retourne aux fondements de mon incapacité à avancer,
Quand la colère déborde de mon cerveau,
Et qu’un mot la fait ressortir,
Et c’est les cris qui s’enchaînent,
Les accusations qui s’emmêlent,
Sans aucun ordre particulier,
Seulement l’ordre de mon intuition,
J’ai oublié de sourire,
J’ai oublié de rire,
J’ai oublié de vivre,
J’ai oublié d’être heureuse,
J’ai oublié la joie,
J’ai oublié l’innocence,
J’ai oublié l’héroïsme,
J’ai oublié l’honneur,
Les larmes ont dévalé sur mes joues et mouillé mon coussin,
Les paroles se sont déversées d’un seul coup,
Dans une vague dévastatrice,
Le désespoir m’a submergée en quelques instants,
Et ne m’a plus lâchée, comme un frottement lancinant,
La peur et la nostalgie m’ont complètement ravagée,
Impossible de me retourner sane me percer le cœur,
J’ai oublié de croire,
J’ai oublié d’envier,
J’ai oublié de me taire,
J’ai oublié d’oublier,
J’ai oublié de cicatriser,
J’ai oublié de me soigner,
J’ai oublié d’avancer,
J’ai oublié de résister,
Je peux être très calme mais aussi très speed,
Mais ça ceux qui me connaissent le savent,
Qui veut me blesser doit d’abord m’apprivoiser,
Donc mes tourments m’entourent quotidiennement,
Ceux qui ont la plus grande capacité de douleur,
Celle qu’on distribue à tout-va,
Ce sont ces gens tout proches,
J’ai oublié de m’enrichir,
J’ai oublié de pardonner,
J’ai oublié de chanter,
J’ai oublié de me manifester,
J’ai oublié la sérénité,
J’ai oublié la patience,
J’ai oublié la chance,
J’ai oublié d’être enchantée,
Y parait que les meilleures idées sont souvent celles qui se taisent,
Comme les pires douleurs sont celles de l’intérieur,
Les meilleures passions sont celles qui prennent leur temps,
Cheminement serein mais déterminé,
J’ai pleuré,
J’ai saigné,
J’ai été blessée,
J’ai souffert,
Quand ton propre père,
T’enfonces 10 pieds sous terre,
Et te poursuis jusque dans tes rêves,
Comme une terreur sourde,
Qui prends l’apparence de tes repères,
J’ai grimpé,
J’ai couru,
J’ai trébuché,
Et je n’y ai plus cru,
Quand un deuil physique perfore ton moral,
Anxiété métaphysique, ça veut pas dire grand chose,
Et j’en ai ma claque,
Je me suis lassée,
J’ai été découragée,
Je me suis démoralisée,
J’ai été blessée au plus profond de moi-même,
J’ai entendu des mots qui claquent, qui blessent,
Tous ces mots qui m’ont brisée,
J’ai failli les écouter,
Avant de me rappeler de leur prouver qu’ils ont tort,
Au lieu de les laisser me rabaisser,
La coupe a débordé,
Et finalement c’est tant mieux,
Car j’ai pu me relever,
Et m’élever vers les cieux.