Poème:L’inconnue

De loin, déjà, du quai,
Je la vis scintiller.
J’étais dans le train,
Et la vis attendre le sien.

Nos regards se croisèrent.
Cela me paru une éternité.
On se raconta notre vie, nos désirs
Par la voie du sourire.

Pourtant grand fût mon étonnement
Lorsque je la vis s’asseoir à côté de moi.
Cela ne pouvait être un hasard, crois-moi.
Déjà mon cœur il eut un grand battement.

Mais malheur pour moi,
Car des mots ils n’en sortirent.
Tellement pars sa beauté j’étais ébloui.
Il faut dire qu’elle ne m’aida.

Je l’observais du coin de l’oeil,
De peur de la voir disparaître comme les mirages.
Du bout de la langue que dis-je du seuil
Je lui dis : « Est-ce déjà Deinze ? »

Une fois de plus dans un rendez-vous,
Il est vrai totalement non prévu,
Je m’en sortis dépourvu de tout.
Car la demoiselle, comme un mirage,
A la prochaine gare avait disparu.