Prose:Ne Me Regarde Pas Partir

J’aime cette idée précise que l’on se fait de la vie au milieu de nos plus jeunes années, juste avant de mettre le pied à l’étrier, les cheveux soigneusement tressés et où des années plus tard la crinière dans le vent, on garde le cap grâce à l’observation pour essayer de comprendre la dérision du sens de la vie. Personne n’est prophète et la science infuse n’appartient qu’aux imbéciles ou… aux doux rêveurs, chaque individu a son propre parcours à effectuer. Certains se perdent quand d’autres l’ont idylliques, tout est notion de temps, moment propice ou pas maintenant, remettons-le à plus tard ! Certaine fois, remettre signifie perdre car l’occasion ne se représentera plus, on parle à ce moment là d’être passer à côté de… ! N’oublions pas de faire preuve de bon sens et laisser place à l’évidence quand elle est là, ayons le sens du bonheur car beaucoup d’entre-nous le cherche mais ne le distingue pas, égaré dans leur complaisance à la monotonie ! Avouons-le, rien n’est simple, il faut se faire violence bien souvent, un mal pour un bien, devise récurrente dans ma vie ! Je n’ai jamais cherché à gagner, j’ai voulu obtenir ce que j’allais chercher, ce dont j’avais besoin, je n’y suis pas toujours parvenu, mes échecs m’ont aidé à puiser plus loin dans mes efforts, au plus profond de moi-même, ainsi mon incompréhension face au manque de résultats à mon travail me guidait à d’autres alternatives et ce qui chez les autres se résumaient à ne pas avancer, m’obligeais, moi, à chercher des réponses à cet état de fait ! Alors comme ça rien n’est inutile ? Même enfermer dans une situation, on apprend ? On s’élève ? La vie se joue ! Ceci dit, je n’ai pas dis mon dernier mot et cette persévérance m’éclaire de sa douce lumière pour me guider ! La souffrance, la douleur, nos peurs nous enseignent beaucoup plus que nos bonheurs, nos plénitudes et l’acquis. Serait-ce pour cette raison que le bonheur ne perdure jamais dans le temps, souvent éphémère, en nous laissant sa marque d’absolue dans l’espoir de le rechercher indéfiniment sachant qu’il nous glissera entre les doigts à un moment donné ? Utopie ! Le bonheur se construit quand on réalise qu’il est une base, une fondation et non une fin en soi, « je suis heureuse parce que j’ai décidé que cette belle journée m’y donne accès » ! Le bonheur est une activité à temps plein et j’y travaille scrupuleusement pour m’y établir forte de savoir que demain peut-être une nouvelle épreuve m’attend ! Profitons de l’instant et de ce qu’il nous procure, avant qu’il ne nous échappe ! Je ne cherche plus à vérifier, je me contente de vivre un idéal dans le temps qu’est mon présent.
Le temps plus ou moins long, que signifie-t-il ? L’espace d’un temps ou tout ce temps, quelle notion en avons-nous réellement ? Je me souviens, enfant, chaque moment durait le temps nécessaire pour que j’apprenne à me l’approprier, sa saveur sur mes lèvres, sa trace légère et voluptueuse, son toucher incandescent, sa rareté, sa pureté, sa seconde éphémère quand soudain dans le noir profond de la nuit, j’ai vu l’étoile filante m’implorant un voeu auquel en baissant les paupières je répondis, réalisant l’impalpable dans l’état de grâce ! Son sens et sa durée m’étaient intégrés même si parfois je le trouvais un poil trop court pour mes mauvaises blagues, intimement persuadée qu’elles ne faisaient rire que moi ! Comme une machine, on me donne les données que j’enregistre dans ce noyau sensible, dans l’absolu qu’est mon cœur, qui me construit dans le rapport aux autres et la manière dont je vais me poser à eux et petit à petit, j’ai l’intuition qu’il faut m’en défaire, un rappel à l’ordre pour prendre le temps de vivre et d’oublier le tempo minutaire. Le message est lancé, le temps se perd avec les années et sa notion n’est plus la même quand on change d’état d’esprit, quand on vieillit, tout simplement parce que l’on s’est enrichit de sa valeur.
Il faut apprendre à l’enfant dans ses jeunes années à différencier hier de demain, l’enfant ne sait pas jauger le temps, il le confond, même si il va naturellement l’intégrer ! Apprenons-lui comment en disposer, comment ne pas en perdre une miette, comment ne pas le gâcher, comment s’en nourrir pour qu’il se désaltère de chaque minute les unes plus importantes que les autres !