Prose:Façonner L’espoir

Quand le jour se lève, on se demande toujours de quoi il sera fait, événement imprévu ou triste constat quotidien, je m’y prépare en gardant une place à chaque situation ! Au creux de ma main, un caillou que je peaufine pour devenir pépite, l’espérance est un don que j’exploite, je m’en badigeonne entièrement pour m’imprégner de son aura, de cette façon, elle me garde avec elle, blottie au creux de son épaule, belle inconnue qui me reconnaitra, j’en suis sûre ! Les jours où elle s’échappe, je la retiens de toute la puissance dont elle est faite et elle le sait, m’approuve et l’atteste, c’est un pacte que l’on a signé le jour où elle m’a vu venir au monde, nue devant elle, j’aurai pu faire sans, seulement, c’était sans compter sur sa force suprême m’empêchant d’évoluer dans un devenir, un devenir moindre. Avec elle, rien n’est impossible ou très peu difficile, elle recharge les énergies en positives et défis quiconque de l’approcher, elle non plus n’est pas seule, elle sent ma présence, ensemble nous formons un capital, un capital vie !
L’espoir me donne une vision du meilleur, une alchimie qui me procure un bien-être et m’empêche de sombrer, vu d’où je suis, il est est mon antidote face à la triste réalité, c’est une lumière qui clignote dans ma tête quand je suis déçue du compte rendu de ce que je croyais vivre la veille, elle m’aide à regarder plus loin que ce qu’il se passe autour, quand tout dépéri. Il ne faut pas croire en tout ce que l’on voit, en tout ce que l’on nous raconte, je préfère me suggérer un avis personnel, m’en donner un idéal et le finaliser équitablement. La colère me monte quand on essaie de vous la retirer en mentionnant le terme de « myopie », fière de croire même en pire cas désespéré, non, je sais, je ne possède pas un cerveau prêt à l’emploi, plein de certitudes, efficace et sûr, je signerai de mon refus, je n’en veux pas, pour rien au monde, je me façonne du fait-maison, c’est là ma seule certitude et je ne plierai pas sous le poids de l’adversité, je me refuse à ne pas contourner ce film qu’on essaie de nous passer en boucle ! Il y a mille façons de voir les choses pour essayer de les comprendre, j’ai déposé la mienne, celle d’en examiner chaque recoin, comme un film, je visionne mon histoire en coupant quelques plans au montage le travail achevé.
Je ne confonds pas espoir et croyance inutile, je sais discerner le vrai du vain, je ne m’abîme pas d’absurdités ! J’espère conquérir des lieux inexplorés un jour qui me donneront raison et donner à notre fatalité un lendemain.
Quand on prend la main d’un enfant dans la sienne, sa fragilité est une violence parce que l’on connait sa vulnérabilité et l’innocence dont il est fait, comment lui expliquer qu’il ne doit pas croire, comment lui dire qu’il lui faudra apprendre à craindre, à se méfier, à douter, que le monde n’est pas beau et qu’il devra se fabriquer une carapace, qu’en donnant sa confiance, il est possible qu’on la piétine ? Il lui faudra, à lui aussi, espérer et croire pour ne rien oublier, pour se dessiner un avenir et pour poursuivre son chemin, il lui faudra prendre les choses sous tous les angles pour s’offrir la plus belle vue, il lui faudra apprendre la médisance pour savoir s’entourer de bonté, il lui faudra tomber pour savoir se relever ! Dure labeur et il ne le sait pas encore, loin d’imaginer que la perspective d’un mieux sera la seule source qu’il lui restera !