Poème:Triste Fin De Vie

Les beaux rêves finis,
La dure réalité ressurgit.
On frappe à la porte et j’ entends :
« Bonjour madame »
La jeune femme est là pour moi
Elle s’ occupe de moi.
Impossible de m’ en défaire
Sans elle je ne peux rien faire.
Du matin au soir
Du soir au lendemain
Et même parfois dans le noir
Quand je ne vais pas bien.
Elle est là pour moi.
Le matin elle m’ aide à me laver
Grâce à elle, je suis décemment habillé
Car de moi-même je ne saurai le faire
Peu de temps après
Elle me descends en salle à manger
Là où m’ attends un bon petit déjeuner
Mon ventre rempli
Je n’ ai plus qu’ à attendre midi
Entre-temps il n’ y a rien que je puisse faire
C’ est tout malheureusement chagrinant
Je passe le plus clair de mon temps
Dans ce fauteuil, l’ air absent
Ma tête n’ ai plus là quand je le veux
Alors comment voulez-vous trouver un juste milieu ?
Midi sonne
Encore un repas dans lequel je ne parle à personne
J’ arrive à peine à manger ce que l’ on m’ apporte
Il faut toujours que l’ on me prête main-forte
On essuie ma bouche à la fin du repas
Et après on me laisse là
C’ est toujours comme ça
Les gens vont et viennent
Mais moi je suis toujours là
Ici c’ est comme ça.
Les heures passent
Et pour moi tout n’ est qu’ impasse
Je suis toujours là
Je suis toujours à cette place.
Je suis vraiment lasse
Et rien ne me va.
L’ heure du goûter arrive
Je n’ ai pas faim
Je ne veux pas manger
Je préfère rester dans mon coin
Et j’ aimerai pouvoir m’ en aller.
Le goûter terminé
Il me faut tristement attendre le souper.
Mais avant la jeune femme vient me chercher
Elle m’ emmène me rafraîchir
Elle m’ emmène me mettre en tenue de nuit.
Et arrive quand il le faut à m’ assagir.
Car c’ est comme ça
Ça a toujours été comme ça.
Tous les soirs la même routine
Tous les soirs les mêmes gestes qui chagrinent.
La soupe est servie
Mais de toutes façons je n’ en veux pas
Je voudrai ne pas être à ce repas.
Je voudrai ne plus du tout être là.

Je serai mieux dans mon lit
Puisqu’ aujourd’ hui je n’ ai rien accompli.
On me force à avaler quelques cuillères
Mais j’ y met tout de suite une barrière.
Rien ne me fais envie
Tout ceci n’ est que gâchis.
J’ entends qu’ on me parle
Mais a quoi bon, je ne peux pas répondre !
On débarrasse les tables
J’ attends
J’ attends simplement qu ? on aille me coucher
J’ attends vraiment ce moment de bonté
Enfin je sens qu’ on m’ emmène
Cet instant je l’ attends depuis ce matin
C’ est dire combien au lit je suis si bien.
Voilà je suis couché
Il est temps pour moi de replonger
Dans ce qui est ma béatitude.
Il est tant que je me remette à rêver
Et que j’ oublie cette lassitude.