Poème:Désolé…

Désolé,
Quelle triste fin,
Que d’invoquer, de supplier la Mort,
Quel triste destin,
Que cette mort que j’implore.

Désolé,
Mais l’Amour, vénéfice lent ruisselant au-dedans de mon sang,
Infiltrant lentement mais irrémédiablement tous mes organes,
Est source de mon âme profane,
Artisan de mon affigeante existence en suspens.

Désolé,
Mais désirerai abandonner à jamais cet enfer,
Je désirerai contempler pareillement la lumière,
Fuyant amèrement le passé regretté,
Fuyant egalement l’avenir renié.

Désolé,
Mais je désire ne plus souffrir,
Je désire ne plus haïr,
Je désire périr, pour en finir,
Le néant n’évoque pour moi que de l’espoir,
Essence même de la déchéance de mes noirs désespoirs.

Désolé,
Mais par cette arme assainissante qui me condamne,
Je profère ma fierté retrouvée,
Par cette balle purifiante qui perforera mon crâne,
Je clame mon arrogance écœurée.

Désolé,
Mais face à ce mal cérébral,
Chaque jour croissant,
Face à ces souffrances infernales,
M’annihilant un peu plus à chaque instant.

Désolé,
Mais j’apostasie ce monde morose et malsain,
J’abjure cet univers si crépusculaire,
J’apostasie cette vie emprunte de mals inopportuns,
J’abjure cette amère existence éphémère.

Désolé,
Mais cette arme assainissante qui me condamne,
Sera l’essence du dépérissement de ma déchéance,
Cette balle purifiante qui perforera mon crâne,
Sera l’essence de ma renaissance.

Désolé,
Mais à ce moment précis,
Où tout devant moi s’obscurcit dans ma vie,
Je songe à toutes ces raisons de ne pas le faire,
Mais je n’en ai que faire,
Toutes ces personnes qui ne comprennent pas mes peines et mon mal être,
C’est loin de tout et de tous ces êtres que je désire être.

Désolé,
Mais lorque j’ai perçu cette sépulcrale détonation,
Lorque j’ai discerné cette délectable balle me perforer,
La délivrance était ma sensation,
Puis de moi, mon amère vie s’est affranchie,
C’est à jamais, qu’enfin délivré, je vous ai laissé…