Poème:Le Temps Qui Reste

Le temps me coule et me corrode
Je suis une corde sur un a pic
J’ai la fibre qui s’effrite
Le temps me foule et m’annode
J’ai perdu la cathode, je suis amoindris

J’ai l’orteil cassé et le dos fracturé
Tout se brise mais rien pour dilater
Les sentiments sont comme étriqués
Une cigarette dans un cendrier
Du carbone pour s’époumoner

Y’a pas de portes sans voiles
Y’a pas de verrous sans clefs
Y’a pas de femme sans mâle
Y’a pas d’amour sans baiser

Qu’on arrête de compter
Qu’on arrête de penser
Je veux m’atomiser
Partir en fumées

Le temps me prends et moi je cours
Le temps d’une foulée et d’un tour
Déjà je saute et puis j’accours
J’ai beau tenir, je finis par lâcher
La corde se rompt effilochée

Voilà ma vie, …
On a beau s’assurer
Avec le temps
On finit naufragé

Ceux qui fuit
Finisse rattrapés
Ceux qui gisent
Finisse ankylosés

Voilà notre vie,
On a beau aimer
Avec le temps
On se déteste

Des gens qui restent
Que des tombeaux
Les souvenirs en reste
Que des lambeaux