Slam:C’est Ça

C’est ça…
C’est ça, c’est ça, c’est ça
Quand tu fais pas parti de leur monde
On n’est pas sur la même longueur d’onde
c’est ça

On est rassemblé comme des blindés
Même si la vie nous a flingué
Ici ça marche qu’avec l’oseille
Avant même que tu te réveilles
Parle pas la bouche pleine
Assieds toi comme une reine

J’te dis ça fait désordre
Mais je vais pas mordre
J’pourrai pas m’incliner
Moi chaque jour leurs coin coin
Je suis pas une pro du volant
Sans respect c’est désolant

Il y avait moins de tacos, moins de vrille
Il y a juste les bosseurs derrière leur grille
Que des histoires de ouf et on s’en va
J’ai dit que la vérité mais elle dérange
Faut juste gratter pour que ça change

Hier encore j’étais jeune et plus jolie
Les gens causaient mal mais restaient polis
J’ai pas grandi dans la misère
La musique, les insultes, les galères
Tout ça c’était normal
Mais le geste était fatal

Un métier plus fait pour elle,
Ce soir je reste seule juste pour causer
Voir si ma daronne va bien et je suis posée
Je suis la vioque qui s’exprime
Chaque jour qui déprime

Quand j’étais gosse on me disait arrête et écoute
J’ai raconté des craques et j’ai foncé sur la route
Tu connais toi Forrest, tu cours
Oh tu cours toujours la nuit le jour
J’ai reçu des leçons, des idées
Plus je vieillis plus je suis ridée

Non c’est pas de la haine
C’est mes larmes et ma peine
Qu’tu m’crois que j’écoute pas
Dans tous les cas quand je te vois derrière ton bureau
Faire ce que tu peux pas faire de nouveau
Vu que c’est grâce à nous que tu bosses
Si même si je suis chômeur, j’endosse

Les gens crient « va travailler »
les autres disent c’est un glandeur
Tu peux penser ce que tu veux,
ma fierté c’est ma grandeur
Elle indemnise, elle sécurise puis elle retire
Des fois ça dit des trucs impensables et faut relire
Me dire qu’ailleurs l’herbe est plus verte
Mais la société sera t-elle plus ouverte ?

Aller voir la mer à Marseille
Un projet comme un autre puis tu t’éveilles
Une bonne action généreuse ou tendre
Y a des âmes sensibles
et des mots qu’on ne veut pas entendre
Tu penses que ça pourrait me surprendre ?
J’ai mal dans ma tête, j’ai mal de cette indifférence
L’âge ou l’apparence ? où est la tolérance ?

Y en a qui se blessent tout seuls avec les mots
J’ai fais de la médecine avec les maux
Pendant que j’attends mon tour
Un peu d’espoir pour un retour
Sur le chemin j’étais tenté de faire un détour

Au rond-point j’ai pilé, à cause des bandes blanches
Reste là comme une abrutie et sois franche
Sous le soleil c’est pas la joie il y en a qui font la manche

Je comprends pas ce qui m’arrive
Je regarde les messages et je pars à la dérive
J’renie pas mes origines mais je déplore la bêtise
Quand j’allais traverser la rue j’avais la hantise
Ce soir j’ai envie de penser que je suis utile
J’étais ailleurs j’ai cru au bonheur
Une vie de choix les bons et les mauvais
Mes humeurs mes amours mes amants

Je réfléchis pas assez, après je chiale
Une hystéro qui a la dalle
Je peux pas réparer ce qui est brisé
Quand t’as pas le cran tu deviens la risée
Parle pas, laisse les déballer leurs arguments
J’ai fait silence alors en assumant
Si j’vide mon coeur, si je décroche
Après tu vas mentir exprès avant que je m’accroche
Comme le bureau des pleurs tu vas finir par fermer
Mon frère, ma soeur, mon cousin je t’ai pas cerné
Tape mon nom sur ton ordi et tu sauras

Honneur ou combat ?
Regarde mes écritures
Corrige bien les ratures
Crois pas qu’ils ont tout compris
C’est peut être trop long mais moi je prie
Moi une non croyante, je prie sur moi
Le soir, le jour, la nuit je t’ai surpris
Pendant qu’tu pleures sur ton sort,
il y a une jeune fille qui traine sur les escaliers
Un jour ou l’autre tu l’as verras peut être sur ton palier…
C’est ça