Prose:Le Coeur Volé

Elle était de ceux qui croient que c’est à chaque secondes que se joue la vie, que chaque regard pouvait tout changer. Selon les autres, elle était trop candide simplement car, malgré toutes les souffrances, elle ne pouvait cesser de croire en la vie et en l’amour. Elle était amoureuse de tout et rien, de personne mais tout le monde. Elle virevoltait dans la vie, se laisser guider par le vent, de toute façon elle était trop légère pour s’y opposer. De toute façon, elle était trop légère pour empêcher les hommes de sa vie de s’envoler.
À chaque fois, ce genre de surprise lui brisait le cœur. Chaque fois, elle se jurait qu’elle ne s’attacherait plus autant. À chaque fois, elle laissait partir un morceau d’elle-même. Chaque fois, elle manquait d’en mourir. Peut-être n’avait-elle jamais saisit le sens de ces départs et que c’est pour cette raison qu’elle se faisait ainsi avoir à chaque fois. Le pire de l’histoire, c’est qu’elle n’avait pu regretter de les avoir aimés, car eux seul avait pu, pour quelque temps, redonner un sens à sa vie, combler l’immense vide qu’il y avait toujours eu en elle et seulement lui faire croire qu’elle aussi avait peut-être droit au bonheur.
Elle aurait souvent mieux aimé qu’on lui dise qu’on ne l’aimait tout simplement plus. Il lui semblait que ça aurait été une douleur plus facile à supporter que celle d’un autre voleur de cœur. Le pire dans cette histoire, c’est qu’elle savait trop bien que, malgré tout, elle survivrait.
Elle survivrait et un jour elle aimerait encore. Mais pour l’instant, c’était une bataille de toutes les secondes pour ne pas retomber dans de vieilles habitudes, dans la destruction. Qu’il serait doux de revoir le sang couler. Une autre guerre contre soi-même. Juste ressentir de quoi à nouveau. Peut-être juste ressentir de ne rien avoir besoin de ressentir.
Elle survivrait et elle qui s’était jurer de ne plus s’attacher ne pourra s’empêcher du contraire. Elle s’attachera à chaque fois un peu plus, essayant de compenser. S’accrocher toujours davantage parce qu’a chaque fois elle sera un peu plus près de la noyade, un peu plus près d’un immense abîme.
Mais tout ça, elle n’y pouvait rien. Elle pleurerait, penserait mourir un peu trop souvent, se ferait un peu trop de mal pour rien, mais elle n’y pourrait rien. Un beau jour, elle verra que l’espoir ne l’aura jamais quitté, elle verra que malgré tout elle n’a pu s’empêcher de croire en l’amour.