Poème:Le Dédale Livresque

Toutes sortes de choses, écrites, sont, dans les livres,
Truffés, ils sont, en effet, d’assourdissantes suffixations.
On y parle des captifs pris dans la gueule de la guivre,
De ceux qui marchent debout pour les moindres rations,
De ceux qui excellent à l’art d’asservir par la laisse et le tribut
Les hordes de Candace, reine des peuples, langues et tribus,
Projetés à travers les criques austères aux sanglants embouts,
Dans les jonques délabrées, à la merci des féroces Amaléquites
S’infatuant grassement de l’idée qu’il fût écrit chez les scythes
Qu’un jour des alexandrins gouverneraient des fils de bambous !

On y parle aussi des cache-sexes qui volètent pour allécher
Les disgrâces cossues, affublées de chevalières en or et de colis,
Œuvre de la muse des orfèvres exacerbant les appétences polies
Des chairs gloutonnes empaillées dans le flanc des âmes séchées
Par l’espérance des bourses croquant les os rongés par l’avarice,
Les praxis dévorant les univers abandonnés dans l’anus des cathares
La civilisation au foulard tournant casaque à chaque coup des ascaris,
Le tohu-bohu des biens-disant saupoudrant leur râle sur les avatars.

Ciel ! Quelle est cette folie que celle dont souffrent les bipèdes ?
De quelle démence naquîmes-nous sur les berges de ce bled ?