Poème:Cauchemar

Cauchemar
Déchirure, brisure, rupture, ligature… Obscure.
Tout est sombre, tout est bruit. Tout résonne.
Pourtant, dans la Noirceur de la Nuit, il règne un silence total et persistant.
Dans les profondeurs de mon Être, le mutisme lui fait écho. Terreur. Solitude. Et pourtant, il y a toujours cette note aigüe qui me perce les tympans. Cette infernale mélodie qui m’écrase de sa lourdeur.
Un monstre aux crocs d’acier m’a mordu au cœur, et m’en a arraché une partie d’où il ne sort désormais qu’un continuel liquide visqueux et pathétique. Rouge… ou Noir.
Tout est sombre, tout est bruit. Tout résonne.
Tout mon corps crie la douleur. Mes yeux fous et hagards hurlent la détresse. Mon cœur tressaute à vitesse irrégulière, dans un bruit mat qui aurait dû m’inquiéter.
Des vipères et d’autres serpents à la langue sifflante et suintante de venin rampent sur le chemin tortueux qui mène au cimetière – ma nouvelle demeure.
Hurlement strident. Résonnance avec ma mémoire. Je veux me frapper la tête pour faire sortir cette cacophonie horrible. Je porte mes mains à mes tempes et y enfonce mes ongles pour atteindre cette douleur lancinante qui me vrille l’esprit de tout part. Je me lacère la chair au point d’en arracher des morceaux sanguinolents – restés prisonniers sous mes griffes.
Tout est sombre, tout est bruit. Tout résonne.
En ces Obscures et froides Ténèbres, je supplie une quelconque entité supérieure, qu’elle me délivre de ce mal ; je sens que je vais crever face à ce supplice indicible.
Dans ce délire pesant, persistant, la Folie me guette de ses yeux sadiques et malfaisants. Je pressens déjà autour de mon cœur mort ses bras terminés par des serres crochues et meurtrières d’oiseau du Carnage. Froid. Glacial frisson. La Fin est si proche… toute proche…
Une litanie infecte, odieuse continue en notes hideuses et insupportables à raisonner dans le ciel d’encre. Des stridules rougeâtres – sang – le défigure comme si c’était les coulures d’hémoglobine du Diable.
Tout est sombre, tout est bruit. Tout résonne.
Je défaille. Je coule. Je heurte le sol visqueux, infesté de rats. La Fin arrive…
Mon esprit n’est que râles sourds et hurlements stridents. Des fantômes me rongent de l’intérieur. Je me perds Quelque part, dans d’obscurs méandres insidieux et sournois.
Je me meurs, dans cet horrible Tableau du malheur… mon corps sans âme est démembré.
Au loin, tout est sombre, tout est bruit. Tout résonne…