Poème:Souvenirs Lointains

Que reste-t-il de la maison de mon enfance,
Juste des pierres noircies parmi l’indifférence,
Celle d’un temps révolu où je jouais dans la rue
Alors qu’à ce jour, c’est le temps des pas perdus.
Les souvenirs d’hier reviennent en ma mémoire
Comme des images sortant d’un épais brouillard
Dont ma vie d’adulte avait noirci la page
Me cachant pour longtemps la beauté des rivages.
À ce jour, je ne voyais plus le bleu du ciel
Je ne ressentais plus la chaleur du soleil,
Seule la pluie et les averses incessantes
S’écoulant en ruisseau d’une cicatrice béante.
Je me regarde en ce miroir, reflet du temps,
Je ne vois plus cet homme aigri, juste un enfant
Un petit garçonnet sans ride sur le front,
Sans poche sous les yeux, avec des cheveux blonds.
Je serre contre mon cœur, mon doudou, mon ourson,
Mon véritable ami et mon seul compagnon.
Mes yeux quittent un instant le miroir du passé,
Et je reviens soudain à la réalité
Où les rides sont là, les cheveux blancs aussi,
En mes mains pas d’ourson, juste une serviette fleurie.
Je vois en ce miroir un vieillard inconnu,
Il me regarde, j’ai peur, je suis un peu perdu,
Je prends le vieux miroir et je le jette par terre
Pour ne plus jamais voir cet étranger austère.
Je crie ’Papa ! Maman ! ’ Mais personne ne répond
Je deviens fou je crois, j’ai perdu la raison.
J’ai perdu la raison, j’ai perdu ma maison
Ma jeunesse passée ne fut qu’une illusion.
Que reste-t-il de la maison de mon enfance,
Juste des pierres noircies parmi l’indifférence,
Celle d’un temps révolu où je jouais dans la rue
Alors qu’à ce jour, c’est le temps des pas perdus.