Poème:Casque D’or

Dans sa cellule, il se savait condamné.
A l’aurore, les gardiens viendront le réveiller
Il s’habillera devant ses geôliers
Regardant derrière les barreaux le soleil se lever.

Il venait d’avoir trente ans, ouvrier menuisier
Ses parents étaient morts depuis longtemps
Sa fiancée devait l’avoir oublié
C’en était fini de ces temps charmants

Pour la belle Casque d’or, sa vie avait basculée
Un soir au musette, ils s’étaient embrassés
Dans leurs cœur un feu s’était embrasé
Les emmenant dans des sentiers non balisés

Pour elle, pour son rire et ses baisers
Il s’était damné, un apache suriné
Sans regret, sans hésiter il avait tué
Aujourd’hui il devait payer.

Prés d’une fenêtre donnant sur la prison
Une ombre attend la mortelle aurore
Son nom vous l’avez deviné Casque d’Or
Elle porte sa plus belle robe et de jolis cotillons

Les cloches de l’église sonnent l’heure
Dans la cour elle aperçoit son amoureux
Son cœur et son âme chavirent
Prés de la guillotine, il approche sans heurt

Casque d’or ouvre la fenêtre
La lame coupe la tête
Du balcon elle se jette
Etendus tous deux sur le parterre.

Aujourd’hui on chante encore l’amour de Casque d’or
Pour son menuisier adoré
Et cette aube dorée
Où tout les deux ont trouvé la mort
Un éternel amour
Un éternel toujours…