Poème:Sur Des Océans

Sur des océans j’ai laissé filer mon vaisseau,
Sans lutter contre les vents et les courants contraires,
Attaché au mat de misaine, figure de proue volontaire,
Comme tous ceux qui me suivent sans le moindre sursaut.

Sur des océans j’ai laissé partir mes amours sans un dernier baiser,
Adieu mes tendres maitresses qui aujourd’hui m’ont oublié,
Le temps ne fait rien à l’affaire sinon à nous tromper,
Qu’un ouragan féroce vienne me submerger.

Sur des océans j’ai noirci tant de feuilles de papier de mes poésies,
Qui se saisira de ces bouées de sauvetage pour s’évader de l’Enfer,
Qui trouvera dans mes mots un soleil pour s’enfuir de la Nuit,
Qui offrira un sourire à tous ces cahiers sans destinataires.

Sur des océans j’ai volé avec l’albatros, bien au dessus des vagues,
Porté par les tourbillons du gulf stream m’échappant de la Terre.
Des vents glaçants frappaient mes flancs comme des dagues,
Mais je m’en moquais, mon corps devenait aussi dur que du fer.

Sur des océans je suis tombé comme une fusée lunaire,
Dans ma chute un raz de marée de folies engloutissant les villes,
Tonitruant fur mon retour sur la vieille terre, est ce que les filles
Aiment encore les astronautes me demanda mon colocataire.