Poème:L’elan

C’est arrivé comme un étrange hasard
Un jour comme les autres dans la saison,
Une étrange idée murmurée dans une chanson,
Un souffle du Paradis chassant le brouillard.

D’abord les passants s’arrêtèrrent,
Tous immobiles dans la rue qui s’engourdit,
Puis tous claquant des talons s’élevèrent
Dans les cieux, flottant dans le ciel gris.

Les caméras de sécurité n’en croyaient pas leurs objectifs,
Les passants rieurs quittaient les trottoirs des villes,
Les enfants lachaient des larmes de crocodiles
Devant leurs parents s’élévant sans soucis.

Dans les mornes bureaux sur les plafonds se cognèrent
Les fonctionnaires pris pas l’élan, comme des mouches ivres
C’est en rampant qu’ils allaient pour survivre
Ouvrant, défonçant à coups de talons les fenêtres.

Les chefs d’états attachés à leurs trones
Par d’épaisses cordes voyaient autour d’eux
S’élever tous leurs conseillers aphones,
La terreur et la peur se lisaient dans leurs yeux.

Leurs enfants pris par une illumination prodigieuse
Coupèrent les cordes avec leurs opinels,
Tirant comme des ballons leurs paternels
Libérant dans les jardins leurs tristes aieux.

Sur une Terre délivrée, offerte aux enfants,
C’était une étrange rentrée,
Une leçon sévère offerte aux adultes s’élévant,
Dans l’espace on ne peut y respirer…