Poème:Amour Égaré

J’errais parmi les fleurs
Je m’enivrais de leurs parfums
Un jour cher à mon cœur
Il en fut un qui me retint
Il n’émanait pas d’une rose
Cette reine des jardins
Mais avait la robe mauve
D’une nymphe de chemin

Je n’osais la cueillir
Car elle était toute de grâce
Rêvant mille désirs
En attendant qu’elle m’embrasse
Chaque jour la fit plus belle
Et chaque jour je revins
Je m’asseyais auprès d’elle
Rimant les alexandrins

Quand le soleil à ses heures
S’enroulait dans ses pétales
Ça faisait d’elle une fleur
Aux allures boréales
Quand elle marchait elle dansait
Croyez donc en la parole
Du papillon que j’étais
S’enivrant dans sa corolle

Tout un été je l’effeuillais
Dans le vent volaient ses voiles
Être peintre j’eusse aimé
Pour la poser sur une toile
Mais voici l’heure hivernale
Et les frimas et les vents
Ces tourments furent fatals
Elle périt en mauvais temps

Nul ne peut savoir ma peine
Ni ce désert autour de moi
Ni le chagrin que je traine
Et qui empèse mon pas
Si depuis dans la forêt
Je ne vois que l’arbre mort
C’est que mon cœur est figé
Au souvenir de son corps

D’espérance en désespoir
Ma vie n’a plus d’importance
Si je la respire dans le soir
Ma mémoire a de la chance
J’attends le prochain printemps
Que renaisse celle que j’aime
Et dès ses premiers instants
Je lui dirai mon poème