Texte:Éclat De Jeunesse

Un doux veston brillant sur sa peau humide et fraîche comme de l’Orgeat, offrait à sa poitrine comme un parfum visible. De longs et luisants falbalas dentés d’or coulaient jusqu’au bas de ses genoux. Sa jupe, d’une faveur si fine et si claire, semblait refléter les rayons de sa beauté. Comme emportés par les horions du ciel, ses cheveux affrontaient le vent en y étalant une essence tropicale. Au bord de ses yeux brillaient d’une couleur vive et resplendissante, les larmes d’un charme puéril, le plaisir, le bonheur de la jeunesse. Lisant son cœur comme une ode à l’Amour, mes yeux sifflaient sous les flots d’un torrent majestueux. Je voyais en elle comme un soleil candide et capiteux, me berçant à chaque regard et m’emmenant sur les terres du mois d’aout. Sa voix pouvait dompter même les piverts, une musique aux tons si agréables qu’en moi s’éveillait mon sommeil. L’effroi d’un amour si pur, collé sur l’éclat de ses étoffes et de ses affiquets me donnèrent soudain une envie de fuite. Ses lèvres, bien que closes, m’ordonnèrent de me retirer, je rangeai sa beauté aux abris de mes souvenirs et m’en allai aussi vite que je l’eus admirée.