Prose:La Libellule Et Le Réverbère

C’était une libellule aimée d’ un réverbère.
Bien imprudemment attirée par sa lumière,
Qui l’avait approché jusqu’à le toucher,
De ses ailes transparentes si fragiles de trop près.

Le vent s’en était ému, qui tel un cerbère,
Voulant sauver la demoiselle éphémère,
Avait soufflé très fort pour les séparer.
Mais la belle amoureuse lui avait résisté.

Avec ardeur les deux amants persistaient
A s’aimer ignorant du vent, le danger
Lui s’en désolait qui devenait amer,
Crachant force grêlons, ivre de colère

Et Éole jaloux et voulant à tout prix arracher
A la lanterne son ingénue cavalière grisée
D’un coup violent abattit le réverbère,
Libérant ainsi la belle prisonnière… aptère.

Morale :
Si parfois la lumière attire les demoiselles,
Éole court toujours pour éteindre l’étincelle.
Mais elle aurait pu aussi finir par terre,
Écrasée sous son amant de lampadaire.