Poème:Amarregeddon

Je dérive, j’ère et je voyage
Les saisons et les gens défilent
Je ne défais jamais mes bagages

Des cités où les trottoirs rutilent
Jusqu’aux tavernes où l’air même est vicié
Je ne reste jamais, je ne trouve pas d’exil
Je dérive, je voyage, sans jamais me reposer

Je m’éloigne chaque fois un peu plus
De leurs visages, de leur présence
Mais chaque nuit ils reviennent ces intrus
Ces fragments, ces engeances
Me fatiguer et disperser à mon insu
Les souvenirs remplaçant mes espérances

C’est toujours ces mêmes cauchemars
Qui reviennent dés que mes yeux se ferment sur la nuit
Leurs silhouettes émergent soudainement de ma mémoire
Je dérive, j’ère mais jamais ne les oublie

Dans tous les royaumes, dans tous les pays
Ces contrées réelles ou chimériques
Baignées dans le calme ou hystériques
Aucun refuge, pas même une abbaye

Je fuis, je cours, en te laissant derrière moi
Mais ton visage et tes yeux me laissent sans secours
Me privent de repos, peu importe l’endroit
Et font soupirer ce cœur auquel manque ton amour

Je dérive, j’ai coupé les ponts
Hanté par nos enlacements
J’en viens à espérer une armageddon
Larguer les amarres pour de bon
Redevenir un chien errant
Rêver comme avant